Description : Le système de santé français est réputé l’un des meilleurs au monde. Pourtant celui-ci
doit faire face à l’un de ses plus grands défis. La diminution prochaine du nombre
de médecins généralistes, de par leur départ à la retraite, va accroître les disparités
d’accès aux soins sur l’ensemble du territoire et plusieurs patients vont se retrouver
sans médecin traitant. Face à la pénurie de cet accès aux soins, de nombreuses personnes
utilisent les services d’urgences comme soins de premiers recours, augmentant le nombre
de passages et avec eux le nombre de patients venant pour des motifs relevant de la
médecine générale. Cependant les médecins libéraux (généralistes ou non) ont parfois
besoin d’adresser un patient aux Urgences en fonction du contexte clinique. Il y a
donc deux types de patients se présentant aux Urgences, ceux venant spontanément et
ceux adressés par un médecin. L’objectif de cette étude est de déterminer s’il existe
une différence de prise en charge et de gravité chez les patients se présentant par
leur propre moyen aux Urgences, en fonction du fait qu’ils soient adressés par un
médecin libéral ou non. Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive, monocentrique,
réalisée dans le service des Urgences de Hautepierre, aux Hôpitaux Universitaires
de Strasbourg, qui s’est déroulée sur la semaine du 13 au 19 mai 2019. Au total, 443
dossiers ont été analysés. Nous observons parmi les patients se présentant spontanément
aux Urgences, adressés par un médecin, qu’ils sont plus âgés et bénéficient de plus
d’examens de biologie ainsi que de plus d’examens d’imagerie. De plus, ils sont plus
souvent hospitalisés que les patients non adressés. Cependant, comme notre étude est
monocentrique, sur le site de l’hôpital d’Hautepierre, certains motifs de consultation
n’ont pas pu être étudiés, notamment les motifs cardio-vasculaires. En conclusion,
le recours aux services d’accueil des Urgences par les médecins généralistes apparaît
justifié et semble être un facteur prédictif d’hospitalisation. Mais il résulte parfois
d’un défaut d’organisation et d’accessibilité au réseau de soins primaires. Une étude
prospective incluant de pair les dossiers des patients se présentant aux Urgences
du Nouvel Hôpital Civil et d’Hautepierre pourrait être une bonne suite à donner à
notre travail.;