Description : Introduction : les recommandations françaises sont anciennes, de nombreux travaux
ont vu le jour depuis leur parution, remettant en cause la place de la kinésithérapie
respiratoire dans la prise en charge de la bronchiolite aiguë des nourrissons. Notre
étude vise à explorer la perception et les pratiques des médecins généralistes en
terme d’utilisation de la kinésithérapie respiratoire dans cette indication. Méthode
: étude qualitative par entretiens individuels menés en cabinet de médecins généralistes
auprès d’un échantillon théorique varié, jusqu’à saturation des données. Les entretiens
ont été enregistrés et transcrits en verbatim, suivi d’une analyse thématique manuelle.
Résultats : dix-huit entretiens ont été réalisés entre janvier et avril 2017. L’analyse
a permis de faire émerger trois grands thèmes : Les rapports des médecins généralistes
à la kinésithérapie respiratoire, Les rapports des parents à la bronchiolite du nourrisson
et la coordination médecin/kinésithérapeute. Les médecins interrogés déclarent tous
une prescription devenue non systématique. Les principaux facteurs influençant leur
prise en charge sont les éléments cliniques, la surveillance et l’éducation thérapeutique.
Cependant, tous ne sont pas informés des derniers travaux sur le sujet, de nouvelles
recommandations sont nécessaires. La sollicitation des parents due à l’angoisse de
la maladie est un facteur prédominant et responsable d’une hétérogénéité des pratiques
en médecine générale. Le manque de coordination entre les différents acteurs en soins
primaires est décrit de façon unanime mais n’est pas considéré comme problématique
pour certains. Pourtant, elle pourrait se révéler être un atout majeur d’évaluation
de la thérapeutique. Conclusion : cette étude nous a aidé à mieux comprendre l’utilisation
actuelle de la kinésithérapie respiratoire par les médecins généralistes. Ces derniers
sont favorables à une utilisation raisonnée mais sont dans l’attente de nouvelles
recommandations basées sur des preuves scientifiques fortes. Une campagne médiatique
des pouvoirs publics pourrait être une option pour aider à la gestion de l’angoisse
parentale. Le dossier médical partagé pourrait être une piste pour amorcer une meilleure
coordination entre les professionnels de santé.;