Description : Introduction : le trouble bipolaire est un problème majeur de santé publique avec
de nombreuses répercussions médico-psycho-sociales. Il existe malheureusement un délai
de cinq à dix ans entre le premier épisode thymique et l'annonce du diagnostic. Cette
annonce peut être diversement vécue, jusqu'à parfois constituer un traumatisme chez
le patient, alors qu'il s'agit d'une étape déterminante dans le parcours de soins.
Le travail de cette thèse consistait à évaluer les pratiques, le ressenti des patients
et les améliorations possibles concernant cette annonce diagnostique. Méthode : recherche
qualitative par entretiens semi-dirigés, réalisés de février à août 2020, auprès de
10 participants majeurs souffrant d'un trouble bipolaire. Résultats : deux aspects
ressortent dans le discours des participants : l'annonce est à la fois source de soulagement
et de choc. Ils déplorent principalement le manque d'informations. De nombreuses améliorations
ont été proposées : privilégier une annonce en plusieurs fois, plus précoce dans
l'évolution de la maladie, en présence d'un proche, avec un médecin expérimenté et
humble, qui apporte des explications claires. Ces réflexions correspondent globalement
aux préconisations de la HAS concernant l'annonce d'une mauvaise nouvelle. Discussion
: la question se pose de la mise en place d'un protocole standardisé, comparable au
plan cancer et au protocole EPICES, pour favoriser le respect des recommandations.
Concernant les délais d'annonce diagnostique, l'intervention de patients enseignants
au cours de la formation des étudiants en DES de psychiatrie permettrait de les sensibiliser
davantage à l'annonce du diagnostic de trouble bipolaire. Enfin, il serait intéressant
de favoriser le compagnonnage pour que les internes puissent assister à des annonces
avec un sénior avant de pouvoir en faire par eux-mêmes.;