Description : Introduction : la ménopause, évènement pourtant commun à la vie de toutes les femmes,
reste un sujet peu abordé. Le médecin généraliste au centre de la prise en charge
globale des patientes, semble jouer un rôle important dans l’accompagnement et le
suivi de la ménopause. Cette étude « en miroir » a pour but de confronter le point
de vue des médecins généralistes et des femmes afin d’étudier leurs ressentis et leurs
attentes sur la ménopause et sa prise en charge. Matériel et Méthode : pour mener
cette étude qualitative selon le principe de théorisation ancrée, des entretiens semi-dirigés
ont été réalisés, après constitution d’un échantillonnage théorique. Les entretiens
ont ensuite été codés et une triangulation des données a été réalisée pour la totalité
des entretiens. Résultats : quatorze médecins généralistes et onze femmes ont été
inclus, permettant de réaliser vingt-cinq entretiens semi-dirigés au total. Bien que
les médecins aient conscience de leur rôle dans la prise en charge des femmes ménopausées,
ils sont nombreux à les adresser aux gynécologues. Passé la prévention des différents
cancers, ils ne se considèrent pas aptes à les prendre en charge et à les suivre,
notamment par manque de connaissances sur le sujet. Du côté des femmes, si l’arrêt
des règles est présenté comme une libération, le syndrome climatérique est souvent
vécu de manière négative. Elles sont donc en demande d’information et d’écoute de
la part des médecins, au moment de franchir ce que la société relaye comme un « cap
» vers un déclin certain. Dans les deux groupes, les souvenirs de l’étude WHI sont
encore bien présents vingt ans après, limitant ainsi la demande et la prescription
du THM. La prise en charge de la ménopause semble s’être arrêtée au début des années
2000. Conclusion : le manque d’informations fiables des médecins généralistes et des
femmes concernant la ménopause et en particulier son traitement accentue le défaut
de communication entre les deux parties. La mise en place de recommandations claires
pourrait aider le médecin généraliste à véhiculer une information vulgarisée qui servirait
d’ouverture à la discussion.;