Description : Evaluer l'évolution pondérale de patients en situation d'obésité sévère, selon la
présence d'une addiction alimentaire ou non, trois ans après leur hospitalisation
en service d'Endocrinologie pour bilan initial d'obésité. Evaluer le suivi médical
et paramédical réalisé par les patients, selon leur statut « addict alimentaire »
ou non, en référence à une prise en charge minimale attendue et évaluer l'influence
du niveau socio-économique sur la prise en charge réalisée. Cohorte historique monocentrique
chez des patients hospitalisés durant l'année 2017 dans le service d'Endocrinologie
de Lyon sud. Le poids mesuré en hospitalisation et le statut « Addict alimentaire
» ou non, selon la YFAS 2.0 étaient renseignés dans le dossier médical. Trois ans
après l'hospitalisation, le poids déclaré ainsi que le suivi médical et paramédical
réalisé ont été recueillis par un auto-questionnaire adressé aux patients par courrier
puis relance téléphonique. L'évolution pondérale a été comparée entre les 2 groupes
: Addicts Alimentaires (AA) et Non Addicts alimentaires (NA). Le suivi réalisé sur
la période a été évalué en référence à une prise en charge minimale attendue. Le statut
professionnel a été utilisé comme reflet du niveau socio-économique pour l'évaluation
du suivi réalisé. 60 patients ont été inclus dont 25 AA et 35 NA. La perte de poids
moyenne est de 16,5 27,3 kg dans le groupe AA contre 20,6 21,5 kg dans le groupe NA
sans différence significative (p 0,512). En l'absence de chirurgie bariatrique, il
existe une différence de poids significative (p 0,02) entre les deux groupes avec
une perte de poids moyenne de 6,4 11 kg chez les NA et une prise de poids moyenne
de 1,6 5,5 kg chez les AA. Une chirurgie bariatrique a été réalisée chez 40% (n 24)
de la population étudiée. En analyse multivariée, la chirurgie est le seul facteur
significativement associé à la perte de poids (r - 0,839 ; p 0,0001). La proportion
de patients opérés est plus importante dans le groupe NA. La perte de poids après
chirurgie n'est pas significativement différente entre les NA et AA (p 0,24). Au cours
des trois années suivant l'hospitalisation, aucun des patients inclus n'a bénéficié
d'une prise en charge minimale attendue. La prise en charge avec l'endocrinologue
a été réalisée de façon optimale chez 14% (n 6) des patients employés à temps plein,
mi-temps ou étudiants contre 41%(n 7) des patients sans emploi (p 0,035). Le reste
du suivi n'est pas significativement différent selon le statut professionnel. Cette
étude confirme que l'addiction alimentaire est un facteur péjoratif sur l'évolution
pondérale lors de la prise en charge médicale. Elle nécessite d'être diagnostiquée
et une prise en charge spécialisée. Dans cette étude, la chirurgie bariatrique est
le seul déterminant permettant une perte de poids significative avec une efficacité
similaire selon le score YFAS pré-chirurgical. Enfin, le suivi médical n'est pas réalisé
tel que recommandé et suppose l'existence de freins qu'il est nécessaire d'identifier;