Description : La percée des secrets de l’hypertension artérielle et du système rénine-angiotensine-aldostérone
(SRAA) est une des histoires légendaires de la médecine. Les expériences de Tigerstedt
sur la rénine, puis le modèle d’hypertension rénale de Loesch et de Gollblatt, constituent
un premier chapitre. La course pour élucider le mécanisme de l’angiotensine, l’angiotensinogène
et l’enzyme de conversion de l’angiotensine par les équipes de Braun Menéndez et de
Page est un deuxième chapitre. Le puzzle de cette élégante cascade biochimique se
complète par la description de l’aldostérone isolée par les époux Tait avec Tadeus
Rechstein, et, comme corollaire, la description par Conn de l’hyperaldostéronisme
primaire. La compréhension physiopathologique du SRAA amène naturellement à la synthèse
de l’anti-hypertenseur captopril par Ondetti et Cushman, inaugurant l’ère moderne
des inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (IEC) et des antagonistes
des récepteurs AT1 de l’angiotensine 2 (ARAII ou sartans). En mars 2020, une pandémie
virale déclenchée par le SARS-CoV-2 embrase la planète. Ce coronavirus utilise comme
porte d’entrée cellulaire l’enzyme de conversion de l’angiotensine 2 (ACE-2) du SRAA.
La voie de signalisation SARS-CoV-2/ACE-2 et ses effets, sur les systèmes cardio-respiratoire
et rénal, ouvrent un nouveau chapitre. L’interaction de cet axe SARS-Cov-2/ACE-2 avec
les antihypertenseurs, mais aussi les activateurs et homologues de l’ACE-2 font objet
d’une étude internationale active, à la recherche de cibles thérapeutiques. Cette
recherche, que nous synthétisons dans cet article, est destinée à développer notre
connaissance sur le SRAA et, nous l’espérons, à améliorer peut-être la prise en charge
des patients avec COVID-19...;