Description : La dépression postpartum est définie comme une dépression mineure ou majeure ayant
lieu dans l’année qui suit la naissance de l’enfant. Sa prévalence est estimée entre
10 et 15% chez les mères et entre 8 et 10% chez les pères. Elle peut avoir des conséquences
à court et à plus long terme sur la santé et le bien-être du parent concerné mais
aussi de l’enfant et sur le fonctionnement du couple et de la famille. Il existe une
littérature conséquente sur la dépression postpartum maternelle. En revanche, la dépression
postpartum paternelle ainsi que la dépression postpartum parentale conjointe ont moins
été étudiées, en particulier en France. Une position socioéconomique défavorable est
associée à une probabilité accrue de dépression postpartum et à des barrières à l’accès
aux options de prévention et de traitement. Les méca- nismes sous-jacents des inégalités
sociales vis-à-vis de la dépression postpartum parentale sont actuellement sous-étudiés.
Le soutien social pendant la grossesse, qui apparait comme un facteur protecteur de
la dépression postpartum maternelle et paternelle, est un mécanisme candidat qui peut
être ciblé par des interventions dès le début de la grossesse. Le premier objectif
de cette thèse était d’étudier l’association entre le soutien social pendant la grossesse
et la dépression postpartum parentale conjointe à partir des données de la cohorte
de naissance ELFE. Pour répondre à cet objectif, deux dimensions du soutien social
prénatal ont été identifiées : le soutien social perçu vs. reçu et le soutien social
informel vs. formel. Ensuite, les associations entre les différents aspects du soutien
social pendant la grossesse et la dépression postpartum parentale conjointe ont été
estimées à partir de régressions multinomiales. Il est ressorti de cette étude que
le soutien du partenaire pendant la grossesse était un facteur protecteur vis-à-vis
de la dépression postpartum maternelle, paternelle et parentale conjointe. Le second
objectif de cette thèse était d’évaluer le rôle des différents aspects du soutien
social pendant la grossesse dans les inégalités sociales vis-à-vis de la dépression
postpartum maternelle, selon le statut migratoire maternel, à l’aide d’analyses de
médiation multiple, conduites sur les données de la cohorte ELFE. Les pères ont été
omis de ce deuxième objectif du fait de limitations provenant des données. Nous avons
pu montrer que le soutien du conjoint pendant la grossesse était un médiateur des
inégalités sociales vis-à-vis de la dépression postpartum maternelle chez les femmes
non-immigrées et chez les femmes immigrées. D’autres recherches et interventions sur
le rôle du soutien social informel et formel pendant la grossesse dans les inégalités
sociales de dépression postpartum, tenant compte des caractéristiques sociales et
socioéconomiques des futurs parents, sont nécessaires pour améliorer la prévention
de la dépression postpartum, en particulier chez les mères et les pères faisant partie
des groupes à haut risque.;