Description : Introduction : le psychotraumatisme peut succéder à tout événement à caractère traumatique
délimitant un avant et un après dans la vie d’un individu. Il engendre parfois un
trouble de stress post-traumatique (TSPT), dont la prévalence en population générale
est autour de 10%. En outre, il a été démontré qu’une exposition à des violences infantiles
multiplie le risque de développer une psychose mais également que les patients présentant
une schizophrénie ont été davantage exposés à des évènements traumatogènes et la prévalence
du TSPT est plus forte dans ce trouble. Nous présentons ainsi dans notre travail les
intrications diagnostiques de ces deux troubles (psychose et TSPT) et décrivons certains
modèles théoriques de leurs relations réciproques. Ceci nous amène au constat que
bien que les recommandations internationales suggèrent de rechercher un TSPT devant
tout premier épisode psychotique, cette recherche systématique est rare en pratique
et aucune recommandation claire n’existe quant à la prise en charge à proposer dans
cette population. Nous avons ainsi décidé d’entreprendre une revue de la littérature
sur les thérapies du psychotraumatisme dans la schizophrénie dans l’objectif de définir
des grandes lignes de prise en charge autour de cette problématique. Méthodes : en
utilisant les moteurs de recherche Web of Science et Pubmed, 225 articles ont été
recensés après une recherche ciblée par MeSH «psychosis », « trauma », « treatment
», et « therapy ».Résultats : au final, 41 articles ont été inclus dans cette revue.
Les 3 thérapies les plus étudiées ont été la thérapie cognitivo-comportementale (TCC),
l’eye movement desensitization and reprocessing (EMDR) et l’exposition prolongée (EP).
Dans l’ensemble, une amélioration des symptômes traumatiques est observée suite à
ces thérapies. Une régression du diagnostic de TSPT est le plus souvent rapportée
; elle est moins évidente pour les symptômes psychotiques mais aucune exacerbation
de ces derniers n’est mise en lien avec ces thérapies. Conclusion : nous avons mis
en évidence un intérêt clinique clair à la pratique des thérapies axées sur le traumatisme
dans cette population spécifique de patients souffrant de schizophrénie présentant
un TSPT associé. En revanche, l’absence de méta-analyse concluante et le niveau de
preuve insuffisant des études ne permet pas d’établir des recommandations formelles.
Il est donc nécessaire de poursuivre les recherches, notamment en ciblant davantage
l’effet de ces thérapies sur les symptômes psychotiques.;