Description : Objectif : De nombreuses études ont évalué l'association entre l'exposition aux médias
traditionnels, l'insatisfaction corporelle et les comportements alimentaires pathologiques.
La dernière décennie a été témoin de l‘ascension des médias sociaux, utilisés majoritairement
par les adolescents et les jeunes adultes. Ceux-ci seraient également associés à des
préoccupations corporelles et alimentaires pouvant entrainer des symptômes de trouble
du comportement alimentaire (TCA). Cette étude avait pour but d'étudier l'influence
de l'exposition quotidienne à des images corporelles idéalisées sur les réseaux sociaux
sur la perception de l'image corporelle et de l'étendre à son implication dans les
TCA. Matériel et méthodes : Nous avons recueillis un échantillon de 1331 sujets (dont
1138 ont été recrutés dans la population générale et 193 dans une population de patients
atteints de TCA) classés en trois groupes selon le degré de risque d'être atteints
de TCA (défini par le score au test de SCOFF). Ceux-ci ont rempli un questionnaire
en ligne interrogeant leur satisfaction corporelle, leur utilisation des réseaux sociaux,
la fréquence des comparaisons physiques, la nature positive ou négative de l'exposition
aux réseaux sociaux ainsi que de potentiels bénéfices associés. Résultats : Nous avons
comparé les différentes variables étudiées entre les trois groupes. Ceci nous a permis
de mettre en avant un profil type de patients atteints de TCA qui semblent être plus
insatisfaits de leur apparence corporelle, rechercher davantage la minceur et s'engager
plus volontiers dans les comparaisons sociales. De plus, les résultats montrent une
association significative entre la fréquence de comparaison aux images affichées sur
les réseaux sociaux, l'insatisfaction corporelle et la recherche de la minceur. Il
semble que plus les sujets se comparent aux images, plus ils sont insatisfaits de
leur apparence corporelle et recherchent la minceur. Ce lien d'association n'a pas
été retrouvé avec la fréquence d'utilisation des réseaux sociaux. Nous avons également
retrouvé l'existence d'une influence négative des réseaux sociaux sur la perception
de l'image corporelle. En effet, lorsque les participants ont déclaré l'existence
d'une influence des images sur la perception de leur image corporelle, cette influence
était principalement négative. Conclusion : Les réseaux sociaux semblent avoir une
influence négative sur la perception de l'image corporelle en favorisant les opportunités
de comparaisons physiques à un idéal de minceur et ainsi le développement ou la majoration
d'une insatisfaction corporelle. Les sujets atteints de TCA semblent être plus vulnérables
à l'influence d'une exposition à un idéal corporel sur les réseaux sociaux.;