Description : Les essais contrôlés randomisés et les revues systématiques qui les synthétisent sont
des éléments indispensables à la pratique de la médecine fondée sur les preuves. Celle-ci
accorde un poids très important à la recherche biomédicale, et sera donc compromise
si la base des éléments de preuve s’avère erronée. La mauvaise qualité de la recherche
biomédicale est dénoncée depuis plusieurs années, mais en 2009, I.Chalmers et P.Glasziou
intègrent ces critiques dans un concept plus global, le gaspillage de la recherche.
Ils affirment que sans des rapports de recherche accessibles, honnêtes et utilisables,
la recherche biomédicale ne pourra pas aider les patients et soignants à prendre des
décisions éclairées, et pourrait ainsi être considérée comme gaspillée. Une recherche
mal conçue, mal réalisée, non ou mal rapportée serait ainsi gaspillée. Ils ont estimé
que près de de 85 % de la recherche biomédicale le serait.Dans le cadre de cette thèse,
nous nous sommes intéressés au gaspillage, évitable, de la recherche dans les essais
cliniques. Nous nous sommes plus spécifiquement concentrés sur le gaspillage lié à
une mauvaise planification des essais (choix des méthodes et des critères de jugement)
ou à la présentation sélective ou incomplète des critères de jugement. Puis nous avons
estimé dans quelle mesure ce gaspillage pouvait être évité de manière simple et peu
coûteuse.Nos travaux suggèrent que 1) que des ajustements méthodologiques simples
et peu coûteux permettraient de limiter le risque de biais dans 50 % des essais, et
ainsi réduire partiellement le gaspillage de la recherche, et 2) que de nombreux essais
ne mesuraient ou ne rapportaient pas complètement les critères de jugement importants,
mais que ce gaspillage aurait pu être partiellement évité pour la majorité des essais.;