Description : L’ambition du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR),
qui affiche par rapport à 2020 une augmentation du budget de la recherche de 23,8
milliards d’euros cumulée sur 10 ans, doit être saluée. Une telle programmation budgétaire
était attendue car, si respectée, elle devrait porter, très progressivement, la part
des crédits publics consacrés à la recherche d’un peu plus de 0,7% du PIB actuellement
à environ 0,9 % du PIB en 2030, la rapprochant des taux actuels de l’Allemagne, l’Autriche
ou des pays nordiques. Les Académies se félicitent de la place occupée par la recherche
en biologie-santé dans le rapport annexé à la loi. Toutefois, dès lors que ni la part
ni la trajectoire du financement consacrée à cette recherche n’y est indiquée, ces
Académies considèrent que la LPPR devrait préciser quelle réponse elle apporte à leur
constat[1] de l’urgence à remédier au déficit majeur du financement public de la recherche
dans ce domaine. Elles constatent aussi que le projet de LPPR ne mentionne pas de
rôle de coordination nationale alors qu’il est nécessaire de définir des perspectives
et une stratégie nationale cohérente, à charge pour les agences et les organismes
de la mettre en œuvre. L’Alliance AVIESAN avait démontré, lorsqu’elle a fonctionné,
son efficacité pour réunir l’ensemble des acteurs et donner une cohérence à la recherche
en Biologie-Santé et à la mise en œuvre de la stratégie ainsi définie. La désorganisation
de la réponse de la recherche sur la Covid-19 démontre suffisamment le besoin d’une
alliance renouvelée, après le constat du gaspillage des maigres ressources des appels
à projets lancés de façon anarchique et des essais cliniques en nombre pléthorique,
365 à la date du 15 juin pour la France seule, à comparer aux 140 essais réalisés
au Royaume-Uni et aux 164 en Allemagne.;