Description : L’exposition des populations aux substances chimiques présentes dans l’environnement
préoccupe les acteurs de santé publique. Dans un contexte de ressources humaines et
financières limitées, il est nécessaire d’identifier les contaminants qui devraient
faire prioritairement l’objet d’interventions visant à réduire l’exposition de la
population. L’identification de contaminants d’intérêt prioritaire proposée ici se
fonde sur l’interprétation des données de biosurveillance québécoises récentes provenant
de l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé. Les données de biosurveillance
de la population québécoise ont d’abord été interprétées sur la base du risque, à
l’aide d’équivalents de biosurveillance qui font le lien théorique entre l’exposition
et les effets sur la santé. Cette approche a permis de déterminer le niveau de priorité
d’une dizaine de composés organiques et inorganiques, parmi lesquels sept ont été
jugés de niveau moyen ou élevé : acrylamide, arsenic, cadmium, phtalate de bis (2-éthylhexyle),
fluorure, molybdène et sélénium. La détermination de priorités a ensuite été complétée
par une approche comparative des données d’imprégnation québécoises par rapport aux
mesures de biosurveillance canadiennes. Cette approche a entraîné l’ajout du plomb
à la liste de contaminants d’intérêt prioritaire, seule substance parmi les 50 ayant
fait l’objet de comparaisons pour laquelle l’imprégnation des Québécois est supérieure
à celles des Canadiens. Au total, l’approche de priorisation suivie dans le présent
travail a permis d’identifier 8 composés comme étant d’intérêt. Cette liste peut contribuer
à orienter les actions de santé publique afin de réduire l’exposition de la population
aux contaminants environnementaux.;