Description : En hémodialyse chronique, la dysfonction musculaire est une pathologie fréquente qui
au même titre que la sarcopénie chez les sujets âgés grève le pronostic de ces patients.
Malgré les similitudes entre ces deux entités, la dysfonction musculaire des patients
insuffisants rénaux doit être distinguée de la sarcopénie. Certaines anomalies moléculaires
observées semblent être différentes de celles constatées au cours du vieillissement.
Ce travail de thèse, regroupant quatre études, a eu pour objectif d’ identifier puis
de caractériser la dysfonction musculaire des patients hémodialysés chroniques. Dans
la première étude, nous avons développé une méthode de mesure de la force musculaire
du quadriceps fiable, reproductible et réalisable au lit des patients. Dans la seconde,
nous avons montré que les facteurs cliniques et biologiques associés à une diminution
de la force musculaire étaient des facteurs différents de ceux associés à une diminution
de la masse musculaire. Dans cette étude nous avons pu également identifier des patients
avec une diminution de la force sans diminution de la masse musculaire. Ce dernier
point caractérise les patients dynapéniques. Le pronostic de ces patients a été étudié
dans la troisième étude. Le risque de décès est identique chez ces patients par rapport
aux patients sarcopéniques, alors même que les patient dynapéniques sont plus jeune
avec moins de comorbidités. Ce travail montre par ailleurs, que la force musculaire
est un meilleur marqueur pronostic que la masse musculaire. Enfin dans la quatrième
étude, nous avons montré chez des patients hémodialysés en attente de transplantation,
qu’il pouvait exister une véritable myopathie induite par l’insuffisance rénale avec
des caractéristiques histologiques spécifiques. Ces dernières sont compatibles avec
la diminution de l’endurance observée dans cette population. Ainsi, en partant du
critère clinique, universellement reconnu de la masse musculaire, nous avons évolué
vers l’exploration de la force puis de l’endurance. Finalement, ce travail apporte
certains éléments qui permettent de confirmer l’existence d’anomalies musculaires
spécifiques à l’insuffisance rénale chronique.;