Description : Les motifs et les circonstances d'un crime ont toujours été au centre des discussions
et des débats en société et au tribunal. Les psychiatres ou médecins de l'âme, ont
peu à peu investi la lourde tâche d'expliquer le passage à l'acte par un discours
de vérité pour une famille endeuillée, une société apeurée et une justice aux aguets.
L'expertise psychiatrique pénale a pris de plus en plus de place dans le dispositif
médico-judiciaire que ce soit au cours d'une garde à vue, après un crime ou une peine
de prison. Les experts ne cessent de tirer la sonnette d'alarme devant le constat
actuel d'un système expertal en souffrance. Les deux symptômes cardinaux de cette
souffrance sont la surreprésentation des personnes souffrant de troubles psychiatriques
en détention et la baisse alarmante de la démographie des experts. Parmi les évolutions
possibles de ce système, la mise en place d'un consensus clinique médico-légal de
l''irresponsabilité pénale, une réécriture plus claire de l'article 122-1 du Code
pénal et la publication de recommandations de bonne pratique, semblent être une priorité.
La création d'un canevas, à l'image de nos voisins belges, permettrait d'uniformiser
les pratiques. En outre, il semblerait important de rendre obligatoire une formation
en psychiatrie médico-légale ce qui permettrait un enseignement approfondi, indispensable
à la pratique de l'expertise pénale. Enfin, certains auteurs, proposent une réorganisation
de la pratique en favorisant le travail collectif. D'une équipe soignante résolument
pluridisciplinaire, adaptable au cas par cas, jusqu'à la création de véritables centres
d'évaluation, ce travail d'équipe permettrait un éclairage pluriel sur des cas graves
et/ou complexes. Le système expertal suédois que nous présentons dans ce travail est
un exemple de centre d’évaluation.;