Description : Notre objectif était d’appréhender, de façon non polémique et dépassionnée, par une
étude quantitative à type d’enquête utilisant un questionnaire: la réalité de la connaissance
et de l’utilisation du terme « syndrome méditerranéen » aux services des urgences
d’Alsace ; ainsi que les critiques ou les acceptations de la part des soignants par
rapport à cette éventuelle utilisation. Les réponses des 69 médecins interrogés, nous
ont permis de constater que 88,4% des répondants avaient déjà entendu parler du terme
« syndrome méditerranéen » (100% chez les médecins sénior) et que 75,4% des répondants
avaient déjà été témoins de son utilisation (93,3% chez les séniors). La proportion
de médecins déclarant avoir déjà utilisé ce terme, était significativement plus basse
(p 0,001) chez les médecins en cours de formation (externes : 7,7% ; internes : 34,6%)
que chez les médecins séniors (73,3%). Le terme « syndrome méditerranéen » est un
terme flou dans sa définition et non étayé par la littérature médicale. En tant que
médecin, nous nous devons de faire preuve d’altérité, comprendre l’autre dans sa différence
et l’accepter. Mais l’écueil est de réduire ou d’essentialiser le patient à une origine
sociale, culturelle ou ethnique. En évoquant les dimensions culturelles de la douleur
physique et des plaintes somatiques sans cause organique apparente, le risque est
d’exagérer cette part culturelle, au détriment de la signification pathologique et
de reproduire des stéréotypes culturels. De façon générale la consultation pour un
symptôme aigu n’est pas un moment opportun pour la recherche d’explications socio-anthropo-psychologiques
aux manifestations cliniques.;