Description : Au cours des dernières décennies, la prise en charge des troubles de l'usage d'opiacés
s'est progressivement développée, s'appuyant sur une forte implication des médecins
généralistes. Il persiste cependant des difficultés dans l'accès aux soins et la prise
en charge ambulatoire des patients sous TSO. L'objectif de cette étude était de déterminer
quels sont les obstacles à la prise en charge des patients sous TSO par les médecins
généralistes. Cette étude descriptive transversale était basée sur un questionnaire
adressé aux médecins généralistes installés dans les villes de Lyon, Bron, Caluire-et-Cuire,
Vénissieux et Villeurbanne entre le 5 mars et le 27 août 2018. 77 médecins ont répondu,
parmi lesquels 71.4% déclaraient prendre en charge au moins un patient pour une addiction
aux opiacés. Le manque de lien interprofessionnel était considéré comme un obstacle
important ou très important pour 62,3% des répondants, le manque de formation pour
53,3%, et les situations complexes pour 50,7%. Venaient ensuite les obstacles liés
aux représentations négatives vis-à-vis des patients sous TSO cités par 48% des médecins
et enfin les obstacles pratiques pour 42,9% d'entre eux. Le manque de lien interprofessionnel
était plus fréquemment cité par les médecins suivant peu ou pas de patients sous TSO.
Cette étude permet donc de montrer que le manque de lien entre les médecins généralistes
et les structures spécialisées est au centre des obstacles à la prise en charge des
patients sous TSO, en particulier chez les faibles prescripteurs. La création d'un
réseau de soins en addictologie sur le territoire lyonnais permettrait de soutenir
les médecins généralistes dans leur pratique de la substitution, de favoriser la communication
et la coordination entre les intervenants, et d'améliorer la prise en charge des patients;