Description : Contexte : L'erreur médicale a été pendant de longues années un tabou. C'est seulement
après la publication du rapport « To Err is Human », en 1999, par l'Institut de Médecine
des Etats-Unis, que la culture de la sécurité s'est développée. La loi du 4 mars 2002
relative aux droits des malades a permis de mettre le patient au cœur du système de
soins. La médecine générale est une spécialité où l'incertitude prédomine et cela
peut engendrer des erreurs médicales. C'est dans ce contexte d'accentuation des droits
du patient que nous nous sommes intéressés à leurs perceptions du risque d'erreur
médicale en médecine générale. Méthode : Nous avons réalisé une étude quantitative,
descriptive, non interventionnelle, dans deux cabinets de groupe de médecine générale
de l'agglomération nantaise. Un questionnaire anonyme a été élaboré à partir de la
littérature internationale et a été proposé à tous les patients de plus de 18 ans
consultant leur médecin généraliste de mai à juillet 2018. La saisie des données a
été faite sur Excel et l'analyse des données a été menée en utilisant le logiciel
EpiData Analysis. Résultats : 200 questionnaires ont été recueillis dont 123 femmes
et 77 hommes. L'âge moyen était de 52,4 ans (18-92) 17,7. 67,5 % des patients pensent
que les erreurs médicales sont un problème important en France et 66,5 % pensent qu'il
est peu probable d'être victime d'une erreur médicale du fait du médecin généraliste.
Ils ont plutôt confiance en leurs professionnels de santé. 31 % des patients changeraient
de médecin généraliste s'ils étaient victimes d'une erreur médicale et 21 % ont nuancé
leur réponse en expliquant que cela dépendrait de la gravité de l'erreur médicale
et de l'attitude du médecin. Les patients sont plus inquiets à l'idée d'être victime
d'une erreur médicale à l'hôpital qu'en médecine générale. Un tiers de nos répondants
ont déclaré avoir une expérience d'erreur médicale sur eux ou leur entourage mais
peu ont entamé une procédure judiciaire à la suite de cette erreur. Selon les patients,
la surcharge de travail et le manque de communication entre professionnels de santé
sont les principaux facteurs responsables d'erreur médicale. 56 % de nos patients
ne trouvent pas pertinent d'être impliqués dans la détection des erreurs médicales.
Conclusion : Les patients ont conscience des erreurs médicales en médecine générale
mais semblent plutôt mitigés quant au fait d'être impliqués dans leurs détections.
Or, l'implication des patients est primordiale ; nous devons la développer par le
biais de formation et d'éducation thérapeutique afin de rendre le patient acteur de
sa santé. De plus, la communication entre les professionnels de santé doit être développée
notamment grâce aux maisons de santé pluriprofessionnelles et au déploiement du Dossier
Médical Partagé.;