Description : Nos connaissances sur les génomes ont remarquablement progressé, particulièrement
grâce aux progrès des technologies de l’ingénierie génomique. De nombreuses applications
ont vu le jour, et d’autres sont espérées, tant pour la santé de l’homme, que dans
les domaines végétal et animal. Face aux craintes et légitimes questionnements aujourd’hui
posés par ces développements, le CCNE a décidé de porter un regard éthique sur les
modifications ciblées du génome rendues possibles par ces technologies. Il rend public
aujourd’hui son Avis 133[1] qui représente le premier exercice de réflexion éthique
sur ces modifications dans l’ensemble du vivant, humain et non humain. S’il lui parait
important de continuer à soutenir la recherche fondamentale – source de connaissances
-, le CCNE appelle à la vigilance et à la surveillance, dans un cadre réglementaire
éventuellement renforcé, pour toute application de ces progrès concernant les espèces
animales et les plantes. Chez l’homme, l’ampleur des incertitudes en cas de transmission
des modifications génétiques à la descendance impose de recourir, dans un contexte
où un certain nombre de pays ne disposent pas d’un encadrement législatif suffisant,
à un moratoire international. Le CCNE estime essentielle l’organisation de réflexions
éthiques sans attendre que l’avancée des sciences permette d’éventuellement apporter
un « soin génétique individuel ». Au même moment, les Comités d’éthique français,
anglais et allemand publient dans Nature une déclaration commune sur l’enjeu éthique
des modifications ciblées du génome humain.;