Description : Chaque individu au cours de sa vie sera confronté à la perte d’un être cher. Le médecin
généraliste est un interlocuteur privilégié dans ces situations. Comment les médecins
traitants vont-ils aider leurs patients ? quelles sont les difficultés auxquelles
ils devront faire face ? br Matériel et Méthode. br Une étude descriptive, quant
aux pratiques et au ressenti des médecins face aux endeuillés, réalisée en Normandie.
2049 médecins généralistes étaient contactés pour l’étude. Les médecins généralistes
répondaient à des questions à la fois ouvertes et fermées. Le questionnaire était
envoyé par mail. Résultats. 8,6% des médecins généralistes avaient répondu au questionnaire.
19% contactaient systématiquement la famille endeuillée. 62% des généralistes déclaraient
qu’une relation préalable influencerait la possibilité d’un contact avec la famille.
57% des généralistes vont montrer leur disponibilité et sera laissé au patient la
possibilité de reconsulter s’il en ressent le besoin. 93% des généralistes ont déjà
ressenti des difficultés pour la prise de connaissance de l’information du décès.
84% déclaraient un caractère chronophage de ces consultations. 54% aimeraient accorder
plus de temps aux endeuillés. 81% des médecins généralistes estimaient n’avoir jamais
reçu de formation sur le deuil. 70% déclaraient un caractère émotionnellement éprouvant
de ces prises en charge. 75% des généralistes pouvaient se laisser déborder par leurs
émotions. La prescription d’antidépresseur est source d’interrogation pour 64% d’entre
eux. 56% des généralistes rencontrent des difficultés lorsqu’ils souhaitent orienter
leurs patients vers un collègue spécialisé. br Conclusion. br Les principaux constats
de cette étude étaient que la proposition de soins en deuil est très variée selon
les médecins, et que ce type de prise en charge est sources de nombreuses difficultés.
Il existe des problèmes liés à la transmission de l’information entre les différents
acteurs de soins, des problèmes liés au manque de temps, au manque de formation des
médecins généralistes, au vécu émotionnel intense, à la pertinence d’une prescription
médicamenteuse et à l’isolement des généralistes face à ce type de prise en charge.
Malgré ces observations, le médecin traitant semblait considérer ce type de prise
en charge comme faisant partie de ses responsabilités et souhaite se former davantage
à la prise en charge des endeuillés.;