Description : Contexte : de nos jours, 8 femmes sur 10 ont un souhait de péridurale. Pour les autres,
de plus en plus de projet de naissance sont formulés, avec des demandes plus personnalisées
associées souvent à un refus de la péridurale. La fermeture des maternités de niveau
I de proximité en lien avec le manque d’effectif des sages-femmes, sont à l’origine
d’une prise en charge plus difficile et en décalage par rapport aux attentes des parturientes
et de leur souhait formulé le jour J de l’accouchement. Objectif : cette étude a pour
but d’identifier les circonstances dans lesquelles le souhait de ces parturientes
ne s’est pas réalisé et de qualifier le vécu de l’accouchement de ces femmes. La méthodologie
est une approche qualitative phénoménologique. 10 patientes ont été sélectionnées
pour réaliser des entretiens semi-directifs dans les services de suites de couches
de maternités de tous niveaux confondus du département des Bouches-du-Rhône (13) et
du Vaucluse (84). Résultats : sur 10 patientes, 1 primipare et 8 multipares souhaitaient
une péridurale qu’elles n’ont pas eu principalement à cause de la rapidité du travail
concomitante pour certaine à une rupture de la poche des eaux. L’indisponibilité ou
le retard de l’anesthésiste en lien avec une forte activité en salle de naissance
ont été pour la plupart, la cause d’un accouchement sans péridurale... Une seule patiente
primipare ne souhaitait pas de péridurale. Malgré le respect de son projet de naissance
par l’équipe médicale, elle l’a demandé face aux difficultés rencontrées une fois
la douleur installée. Ces 10 femmes restent néanmoins satisfaites de cet accouchement,
vécu comme un défi qu’elles ont pu relever. La capacité à se projeter pour une éventuelle
prochaine grossesse est parfois compromise pour les patientes dont le simple souvenir
est encore traumatique et trop récent. Conclusion : la sage-femme a un rôle indispensable
de maintien de l’équilibre entre l’idée que la patiente a de son accouchement, avec
les imprévus du jour J, comme les circonstances du travail et une activité chargée
du bloc obstétrical, afin que sa prise en charge reste le plus possible en accord
avec ce qu’elle souhaitait... En réponse avec les nouvelles recommandations du Collège
National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF) et de la Haute Autorité
de Santé (HAS), les maisons de naissance sont le projet d’avenir à développer pour
que les attentes des femmes soient de plus en plus respectées...;