Description : Le Trouble de Stress Post-Traumatique (TSPT) est un trouble complexe, dont le développement
est lié à une multitude de facteurs de risques. Une classification propose que l’impact
de ces FDR soit en lien avec sa proximité temporelle avec l’évènement en question.
Les facteurs dits péri et post-traumatiques sont statistiquement d’avantage pourvoyeurs
de TSPT que les facteurs pré-traumatiques. L’exposition à la couverture médiatique
d’évènements violents peut être considérée comme un facteur post-traumatique de maintien
du trouble. D’après certaines études, les sujets présentant un antécédent de TSPT
semblent d’autant plus sensibles à cette couverture médiatique. A exposition égale,
ils développent d’avantage de symptômes de stress post-traumatiques que des sujets
vierges de tout antécédent de TSPT. L’ensemble de ces données se vérifient aussi bien
chez les adultes que chez les mineurs. Nous avons voulu approfondir cette réflexion,
en évaluant l’impact du développement d’un tel trouble sur l’utilisation des médias
chez les sujets. Nous avons également cherché à comparer les conséquences cliniques
d’une exposition à un programme médiatique traitant de l’évènement à l’origine du
trouble, à celles d’une confrontation à un programme médiatique en lien avec un évènement
violent non vécu par le sujet. Les résultats ont objectivé une diminution significative
de la consommation de certains programmes médiatiques comme les séries et les films
policiers, et une augmentation significative de la consultation de sites internet
d’associations et d’aides aux victimes d’évènements violents, et de blogs de victimes
suite aux diagnostics du TSPT. Ces résultats confirment l’idée d’une vulnérabilité
marquée des sujets souffrant de TSPT à la couverture médiatique d’évènements violents,
et le développement chez certains d’entre eux, de conduites d’évitements se traduisant
par une diminution globale de la consommation médiatique Ces différentes données confirment
l’importance de prendre en compte la question de l’exposition médiatique à des évènements
violents dans la prise en charge de personnes majeures ou mineures souffrant de TSPT.
Ces résultats soulignent également la nécessité de travailler avec les professionnels
des médias, afin de parvenir à un traitement médiatique de traumatisme collectif le
moins délétère possible pour ces populations.;