Description : La France est le troisième plus gros prescripteur d’antibiotiques en Europe. Cette
surprescription est responsable d’une antibiorésistance croissante. Malgré des campagnes
de lutte contre l’antibiorésistance, on assiste depuis 2010 à une augmentation des
prescriptions dont 71% sont faites par des médecins généralistes. Connaître ce qui
les amène à prescrire ou ne pas prescrire des antibiotiques est le meilleur moyen
d’aboutir à des prescriptions raisonnées. Objectif : L’objectif est de connaître les
déterminants de la prescription ou de la non prescription d’antibiotiques par les
médecins généralistes. Matériel et Méthode : Etude qualitative par entretiens semi-dirigés
d’un échantillon raisonné de médecins généralistes jusqu’à saturation des données.
Analyse thématique des verbatims. Résultats : 10 médecins ont été interviewés. Ils
évoquaient principalement, l’antibio-résistance comme étant une notion collective,
écologique, lointaine dans le temps. Ils citaient la force de la relation avec leurs
patients, la puissance de la routine. Ils décrivaient le doute comme favorable à la
prescription ainsi que l’influence des outils paracliniques et de l’information issue
des institutions. Conclusion : Comment réunir les temporalités différentes du souci
de l’antibiorésistance et de l’immédiateté de la relation médecin-patient ? La création
de marqueurs de la résistance antibiotique inscrits dans l’immédiateté de la relation
médecin-patient pourrait être une piste efficace contre l’antibiorésistance.;