Description : Au 1er janvier 2018, 2975 femmes étaient écrouées, représentant 3,5% de la population
carcérale française. Une proportion stable qui regroupe un nombre croissant de femmes,
pour certaines porteuses ou vulnérables a des pathologies psychiatriques dont l’importance
a été démontrée par plusieurs études. Cependant, peu d’entre elles se focalisent sur
les femmes incarcérées. L’objectif de cette thèse est de caractériser la population
carcérale féminine des Hauts de France en termes cliniques et sociodémographiques.
Méthode : Une étude observationnelle transversale et multicentrique regroupant les
informations concernant l'ensemble de la population de femmes détenues dans les établissements
pénitenciers de la région au cours de l’année 2018. Des données anonymisées sociodémographiques,
cliniques, judiciaires et de prise en charge ont été recueillies à partir du dossier
médical des patients. Résultats : Au total, 466 patientes ont été inclues durant l’année
2018. Il s’agit de femmes âgées en moyenne de 35,7 ans, pour la plupart célibataires
(9.7%), 6% d’entre-elles sont mariées ou vivent maritalement, avec enfant(s). Elles
sont pour la plupart condamnées (taux de prévenues entre 26.57 et 29.95 %) et principalement
au motif d’atteintes aux personnes humaines. Les diagnostics principaux retenus sont
les troubles de l’adaptation (23,8%), les troubles addictifs (34,6% dont 23,6% d’addiction
aux substances illicites) et les troubles de personnalité (15,6%). Les prévalences
retrouvées sont plus importantes qu’en population générale de même sexe d’un facteur
allant de 7,5 à 19 selon les pathologies et les sources. Conclusion : Outre son intérêt
épidémiologique, cette étude souligne les particularités de cette population en termes
de santé mentale. Une focalisation systématique permettrait une meilleure compréhension
et une offre de soin adaptée aux besoins des femmes incarcérées.;