Description : Le déshabillage fait partie intégrante de l'examen physique en médecine générale mais
il n'a fait l'objet d'aucune étude approfondie auprès des patient·es. Nous avons réalisé
une étude qualitative par entretiens semi dirigés auprès de patient·es volontaires
majeur·es, recruté·es principalement dans des cabinets médicaux et paramédicaux. 14
entretiens ont été réalisés, dont 8 avec des femmes et 6 avec des hommes, entre décembre
2016 et décembre 2018 sur la région Lyonnaise. Pour les personnes interrogées, le
déshabillage est un passage obligatoire de la consultation ; il peut être partiel
ou complet en fonction de nombreux paramètres comme les habitudes du ou de la médecin,
le motif de consultation, l'âge du ou de la patient·e, le temps disponible. Ce déshabillage
représente pour eux un moment particulier de perte de contrôle et de vulnérabilité
car il se défont de leurs vêtements, de leur habit social protecteur face au ou à
la médecin. La pudeur peut se faire ressentir à ce moment précis, mais aussi lors
de l'examen s'il s'agit des parties intimes, si le ou la médecin est du genre opposé.
La pudeur est aussi un sentiment individuel, plus volontiers féminin et au moment
de l'adolescence et chez les personnes âgées. Mais cette pudeur n'empêche pas le déshabillage
qui est au service de l'examen médical. S'il est réalisé selon les représentations
et les attentes des patient·es, ils ou elles auront le sentiment d'un·e praticien·ne
professionnel·le et consciencieux·euse et l'inverse si le déshabillage est perçu comme
insuffisant ou excessif et s'il n'est pas expliqué. Cela n'influence que partiellement
le choix du ou de la médecin, la relation de confiance reste privilégiée. Cependant
des améliorations sont attendues, notamment en terme de communication pour apporter
plus d'explications sur le déshabillage et demander le consentement, permettant une
plus grande participation des patient·es dans cette étape de la consultation. Un espace
de déshabillage semble aussi plébiscité. Le vécu et les représentations du déshabillage
des patient·es révèlent la complexité du sujet. Il apparait nécessaire de s'intéresser
à cette question, d'instaurer ce dialogue manquant entre médecin et patient·e afin
d'en améliorer la relation et d'améliorer plus globalement le soin;