Description : Introduction : l'infertilité est définie comme une incapacité à concevoir malgré 12
mois de rapports sexuels réguliers selon l'OMS. Ces dernières années, plusieurs études
ont suggéré un lien de causalité entre la présence de maladies thyroïdiennes et l'infertilité
féminine. L'impact de l'hypothyroïdie subclinique (TSH comprise entre 4.5 et 10 mUI/L
et T4L normale, ou une TSH comprise entre 2.5 et 10 mUI/L et une T4L normale, selon
les auteurs) et l'impact de l'auto-immunité antithyroïdienne sur l'infertilité féminine
sont particulièrement controversés. L'objectif de notre recherche était : d'une part,
d'évaluer l'intérêt d'un dépistage des maladies thyroïdiennes chez la femme en cas
d'infertilité ; et d'autre part, d'évaluer la balance bénéfices-risques d'un traitement
des maladies thyroïdiennes chez la femme en cas d'infertilité. Méthodes : revue systématique
de la littérature de Janvier 2000 à décembre 2017. Établissement d'équations de recherche.
Sélection et évaluation méthodologique des articles. Résultats : 47 articles ont été
retenus et analysés. Les maladies thyroïdiennes sont des pathologies fréquentes en
cas d'infertilité féminine. Les liens de causalité entre l'hypothyroïdie subclinique
quelle que soit sa définition (TSH comprise entre 4.5 et 10 mUI/L ou comprise entre
2.5 et 10 mUI/L, et T4L normale), ou entre l'auto-immunité antithyroïdienne, et l'infertilité
féminine n'ont pas été mis en évidence de façon robuste. Nos résultats nous permettent
d'affirmer qu'il n'y a pas d'intérêt à mettre en place un traitement par L-Thyroxine
avant un cycle de FIV chez les femmes ayant un dosage de TSH normal (entre 0.5 et
4.5 mUI/L) et en présence d'anticorps anti-thyroïdiens (anti TPO et/ou anti Tg). Un
traitement par L-thyroxine en cas d'hypothyroïdie subclinique (TSH supérieure à 4.5
mUI/L et T4L normale), avec pour objectif un dosage de TSH inférieure à 4.5 mUI/L.
Conclusion : en l'état actuel des connaissances, un dépistage des maladies thyroïdiennes
par le dosage de la TSH chez la femme en cas d'infertilité se justifie pour rechercher
une hypothyroïdie vraie ou une hyperthyroïdie. Mais il n'y a pas d'intérêt actuellement
démontré à doser les anticorps anti thyroïdiens (anti TPO et anti Tg). Un traitement
par L-Thyroxine pourrait être bénéfique, uniquement en cas d'hypothyroïdie subclinique
(TSH supérieure à 4.5 mUI/L et T4L normale).;