Description : Objectifs : le médecin généraliste est confronté à refuser des demandes. Dire non
est de plus en plus étudié et enseigné. Le refus peut générer chez les patients colère,
surprise ou discussion. Comprendre les ressentis et représentations des patients face
au refus est notre objectif. Méthode : une étude qualitative par entretiens semi-dirigés
a été menée auprès de patients ayant essuyé un refus de leur médecin généraliste traitant.
Résultats : 18 patients ont été interrogés. Leur demande concernait principalement
des examens complémentaires ou des médicaments. Selon eux, le médecin a refusé par
peur d’un contrôle par la sécurité sociale ou par désinvestissement. 9 patients ont
jugé le refus comme infondé et 8 ont changé de médecin traitant. Le patient ayant
changé de médecin traitant a reçu un refus autoritaire lui faisant ressentir colère
et abandon ; les explications n’étaient pas satisfaisantes, il a consulté un autre
praticien puis a changé de médecin traitant. Les patients n’ayant pas changé de médecin
traitant sont ceux à qui le non a été dit de manière souple, des explications et alternatives
satisfaisantes leur avait été proposées renforçant la relation de confiance avec le
médecin. Les notions de patient informé, décision médicale partagée et « bon médecin
» ont été largement mentionnées. Conclusion : le droit au refus n’est pas contesté.
Pour qu’il soit accepté, il doit être dit avec empathie, au cours d’un dialogue; les
explications sont satisfaisantes, car compréhensibles et adaptées aux besoins et représentations
du patient. Le patient évolue vers plus d’autonomie ; il devient expert de sa santé
souhaitant être informé et participer à la décision médicale.;