Description : Introduction : en France, le dépistage organisé du cancer du sein propose aux patientes
de bénéficier d’une mammographie biennale de 50 à 74 ans. D’autre part, la Haute Autorité
de Santé (HAS) recommande un examen clinique des seins (ECS) pour les femmes dès l’âge
de 25 ans. L’objectif de notre travail était de déterminer les facteurs limitant ou
motivant cet examen chez les médecins généralistes bas-normands. Matériel et méthode
: nous avons réalisé une enquête qualitative par envoi de questionnaires à des médecins
généralistes bas-normands tirés au hasard, entre le 20 juin et le 29 juillet 2018
et diffusion via le forum des médecins généralistes. Résultats : 93 médecins ont répondu
au questionnaire, 40 % de femmes et 60 % d’hommes. Le principal frein à la palpation
mammaire est le suivi gynécologique assuré par un spécialiste (36 % des médecins),
la réticence de la patiente (14 %) ou le sentiment d’inutilité versus mammographie
(14 %). La motivation principale est le sentiment de prise en charge globale (64 %
des praticiens), la réassurance de la patiente (11 %) ou le temps privilégié pour
aborder des sujets intimes (7 %). L’inquiétude de la patiente et le renouvellement
de contraception sont les deux motifs de consultations pour lesquels les médecins
pratiquent le plus fréquemment un ECS (respectivement 87 % et 60 % des médecins).
Conclusion : l’ECS est largement réalisé et pour de nombreux motifs de consultations
par les médecins généralistes bas-normands. Une formation différente leur permettrait
d’augmenter le sentiment de compétence. Les recommandations de la HAS doivent être
revues en 2018 ; l’ECS va-t-il rester recommandé dans le dépistage des cancers du
sein ?;