Description : Contexte : L’environnement professionnel jouerait un rôle dans l’addiction au travail.
Le Work Addiction Risk Test (WART) est le questionnaire de référence pour cette pathologie.
Objectif : Démontrer que l’addiction au travail est liée à la perception du travail
(demande psychologique et latitude décisionnelle), avec des impacts potentiels sur
la santé. Valider la version française du WART. Méthode : Étude proposée aux travailleurs
français utilisant le logiciel WittyFit, à l’aide des questionnaires : Job Content
Questionnaire de Karasek, WART, Hospital Anxiety and Depression scale et sociodémographique.
Mesures des propriétés psychométriques de la version française du WART : acceptabilité,
fiabilité (cohérence interne - coefficient de Cronbach et reproductibilité - coefficient
de concordance de Lin), validité de construit (coefficient de corrélation et analyse
des composantes principales) et validité externe (analyse des corrélations avec le
stress, le bien-être et d’autres dépendances). Résultats : 187 sur 1580 utilisateurs
de WittyFit (11.8%), ont répondu au WART. Il y avait plus d’individus présentant un
risque élevé d’addiction au travail parmi les travailleurs ayant une forte demande
psychologique que parmi ceux dont la demande psychologique était faible (29.8% contre
6.8%, p 0.002). L’addiction au travail n'était pas liée à la latitude décisionnelle
(p 0.77) ni au soutien social (p 0.22). 2.6 % des travailleurs « détendus », 15.0
% des « passifs », 28.9 % des « actifs » et 33.3 % des « tendus » présentaient un
risque élevé d’addiction au travail (p 0.010). L’addiction au travail avait des répercussions
sur la santé mentale des individus en termes de dépression (p 0.009), troubles du
sommeil (p 0.0004), stress et bien-être (p 0.0001). Le WART français présentait une
bonne acceptabilité (absence de données manquantes, effets plancher et plafond limités),
une très bonne fiabilité (coefficient de Cronbach à 0.90 ; coefficient de concordance
de Lin à 0.90 (IC95% [0.87 ; 0.94]) avec une différence de 0.04 4.92 (IC95 % [-9.61
; 9.69])) avec un construit à 3 dimensions. Les relations avec le stress et le bien-être
ont confirmé sa validité externe. Conclusions : La version française du WART est un
instrument valide et fiable utilisable en médecine du travail. La demande psychologique
élevée est le principal facteur augmentant le risque d’addiction au travail.;