Description : De nos jours, les médecins doivent assurer de plus en plus de consultations avec des
patients allophones. Dans l’idéal, le recours à un interprète professionnel devrait
être systématique ; mais en pratique, il n’est que trop rare pour des questions de
temps, d’organisation et de coût. Le recours à un interprète informel pour traduire
l’entrevue est donc nécessaire, inévitable et très courant. Ces consultations posent
cependant de réelles questions sur la qualité de la communication au sein de la triade
médecin-interprète-patient. Au travers d’une étude bibliographique systématique de
la littérature, nous avons étudié les enjeux de la présence d’un interprète informel
dans l‘entretien médical. Traduire n’est pas si simple, le passage d’une langue à
une autre fait un détour par la culture. La communication est effet plus complexe
avec ces interprètes et le contrôle de la rencontre par le médecin est difficile.
La consultation est souvent limitée aux problèmes médicaux sans prendre en compte
le contexte social dans lequel le problème de santé survient. Les consultations sont
souvent plus longues et des inégalités de pouvoir au sein de la triade s’installent.
Les erreurs de traduction sont fréquentes et peuvent avoir des conséquences cliniques
importantes. De nombreux processus sont à l’origine de ces erreurs et les médecins
doivent en avoir conscience, afin de les minimiser. La disponibilité, l’absence de
coût et la familiarité avec le dialecte du patient en présence de ces interprètes
permettent tout de même à ces patients l’accès aux soins et un soutien potentiel pendant
et après la consultation. Leur rôle est cependant mal défini et des problèmes de confidentialité
peuvent survenir. Nous avons tenté de proposer des recommandations aux médecins confrontés
à ce type de consultation afin de permettre une meilleure communication et d’améliorer
la qualité des soins pour ces patients. Une meilleure formation et sensibilisation
des différents acteurs sur l’entretien à trois en présence d’un interprète informel
semble nécessaire afin de ne pas banaliser cette;