Description : L'omniprésence du numérique fait partie de la vie des enfants dès le plus jeune âge.
Or les répercussions d’une surexposition précoce sont démontrées. L'objectif de cette
étude était d'évaluer le point de vue parental concernant les recommandations et les
effets des écrans chez les enfants, grâce à un questionnaire distribué dans différents
centres du Bas-Rhin et diffusé sur les réseaux sociaux sur la période du 10 septembre
2018 au 4 novembre 2018. Les réponses, anonymes et basées sur le volontariat, ont
été comparées selon les centres (Strasbourg/autres villes du Bas-Rhin - Libéral/Hôpital
et PMI) le statut d’information et le mode de distribution. Parmi les 263 réponses
les parents avaient étés informés des effets des écrans par un médecin dans 37.7%,
par une autre source dans 62.3% (environ 2/3 par les médias). La moitié des parents
caractérisaient l'utilisation des écrans par leurs enfants comme normale. Plus de
80% des parents étaient d'accord que les enfants devaient éviter l'utilisation d'un
écran avant de partir à l'école, pendant le repas, avant de dormir et dans leur chambre
; ainsi que l’utilisation d'une console de jeu personnelle avant 6 ans. Cependant
éviter les écrans avant 3 ans était considéré comme « difficile mais réalisable »
dans 30.3% et « irréalisable » 11.9%. Des chiffres similaires étaient retrouvés pour
I'utilisation d'internet avant 9 ans, et pas sans accompagnement avant 12 ans. Certains
effets positifs étaient décrits, tels que l'apprentissage de langue étrangères (63.7%),
la détente (50%), le plaisir en famille (54.3%). Environ 60% utilisaient les écrans
pour occuper les enfants, mais ils étaient peu utilisés pour d'autres bénéfices secondaires.
Les inquiétudes de la surexposition sont présentes. La quasi-totalité redoutait l'addiction
aux jeux vidéo, 86.8% estimaient que les écrans déconnectaient les enfants du monde
réel, près de 60 % qu'ils risquaient de diminuer leurs capacités intellectuelles,
52% de retarder le développement du langage et environ 2/3 qu’ils les déconcentraient
et les rendaient plus agressifs et colériques. La peur d'effets somatiques était retrouvée,
tels que le risque de troubles visuels (91.1%) d’épilepsie photo induite (41.8%),
ou d'obésité (48.5%). L'analyse comparative ne retrouvait pas de différence notable
entre les centres, ou le statut d'information ; seul le mode de distribution était
différent, confirmant la décision de ne pas mélanger les résultats obtenus sur les
réseaux sociaux. Malgré l'existence de biais, cette étude retrouve un intérêt réel
des parents sur les effets des écrans mais aussi un manque d'information, confirmant
la nécessité d'un renforcement des mesures de prévention.;