Description : Dans de nombreux pays, les politiques et réformes ont explicitement encouragé l'intégration
des organisations de soins primaires et la coopération pluri-professionnelle afin
d'améliorer l'efficience productive et allocative de l'offre de soins et lutter contre
l'inégale répartition géographique des médecins. En France, la Direction de la Sécurité
sociale et une association dénommée Asalée (« Action de santé libérale en équipe »,
depuis 2004) ont mis en place une expérimentation destinée à favoriser l'intégration
verticale et le travail en équipe entre médecins généralistes et infirmières par la
mise en place de nouveaux modes de rémunération et la formation d'infirmières sélectionnées.
Cet article évalue l'extension de cette expérimentation sur la période 2010-2016 en
étudiant l'influence de cette coopération, mais aussi de l'organisation et des incitations
financières à l'œuvre, sur l'activité des médecins généralistes appréhendée à partir
de trois indicateurs : le nombre de jours travaillés, de patients rencontrés (en file
active et, parmi eux, ceux inscrits médecin traitant) et d'actes (consultations au
cabinet et visites à domicile). Nous contrôlons autant que possible des biais d'endogénéité
et de sélection en recourant à un design cas-témoins, selon une méthode d'appariement
exact, et des méthodes d'estimation en différence de différences sur données de panel.
Dans ce cadre, nous montrons un effet positif du dispositif mais relativement modeste
sur le nombre de jours travaillés ( 1,2 %) par les médecins et un effet plus marqué
sur le nombre de patients rencontrés ( 7,55 %) et inscrits médecin traitant ( 6,87
%). En revanche, aucun effet significatif n'est mis en évidence sur le nombre de consultations
et visites.;