Description : Cette étude qualitative descriptive se base sur trois questionnaires : deux destinés
aux expérienceurs (n 126 et 48) et un aux médecins (n 117). Les personnes qui ont
vécu une EMI sont convaincues (98 %) de la réalité de leur expérience qui, pour la
majorité d’entre eux, est plus réelle que la réalité que nous expérimentons au quotidien
et occupe une place centrale dans leur vie. Les EMI sont à l’origine de profonds bouleversements
- considérés comme positifs par une très grande majorité (86 %) – dans leur manière
d’appréhender la mort et surtout la vie, qui prend un sens nouveau. Pouvoir en parler
sans crainte d’être jugé ou ridiculisé est la principale difficulté éprouvée. Il faut
en moyenne 5 ans avant d’en parler pour la première fois et 16 ans pour en parler
en toute confiance. Lorsqu’ils partagent leur récit, les réactions négatives sont
plus fréquentes chez les soignants et leur responsabilité est estimée plus importante
que celle de l’entourage dans les difficultés à intégrer une EMI. Les médecins interrogés
avaient presque tous entendu parler des EMI, une majorité étant en faveur de l’authenticité
de ces expériences (61 %). Tous estiment qu’elles ont un impact important chez les
personnes les ayant vécues et une majorité considère que nier ces expériences peut
être source de souffrance. Tous s’accordent sur l’importance d’un accueil et d’une
écoute sans jugement, mais moins de la moitié (47 %) sont au fait de l’existence de
recherche sérieuse sur le sujet et une minorité (14 %) de l’existence d’associations
vers lesquelles orienter leurs patients, d’où la nécessité de poursuivre la recherche
et l’information sur ce phénomène qui reste à ce jour inexpliqué.;