Description : Les effets indésirables médicamenteux (EIM) constituent l'un des facteurs modifiables
majeurs des insuffisances rénales aiguës (IRA). L'objectif de cette étude était d'identifier
les médicaments les plus souvent mis en cause dans la survenue des IRA par l’analyse
des notifications spontanées d’EIM de la base nationale de pharmacovigilance (BNPV)
française. Dans cette étude cas/non-cas, les cas correspondaient aux notifications
d’IRA saisies dans la BNPV entre le 1er janvier 2015 et le 31 décembre 2015. Les non-cas
correspondaient à toutes les autres notifications d’EIM saisies sur la même période.
Les résultats étaient exprimés sous la forme de Reporting Odds Ratios (ROR) et de
leur intervalle de confiance à 95%. Sur les 38782 notifications saisies en 2015, 1325
(3,2%) cas ont été identifiés (femmes : 45,7%, âge moyen écart type : 66,4 18,9
ans). La polymédication était retrouvée chez 55% des cas. Soixante et onze médicaments
différents avaient un ROR significatif. Les classes médicamenteuses les plus fréquemment
impliquées étaient les antibactériens à usage systémique (29,0%), les diurétiques
(17,8%), les agents agissant sur le système rénine-angiotensine (15,7%), les antinéoplasiques
(10,7%) et les anti-inflammatoires (6,1%). Bien que la méthodologie utilisée n’ait
pas permis d’ajustement sur les facteurs de risque des cas, cette étude a mis en évidence
les médicaments les plus souvent impliqués dans la survenue des IRA. La participation
iatrogène doit être évoquée devant une IRA. Les médicaments identifiés dans cette
étude doivent être administrés avec prudence, en particulier chez les sujets à risque.;