Description : Contexte : Les dysfonctions érectiles sont fréquentes, notamment chez les patients
en situation de précarité. Bien qu’il existe une relation entre la gravité du trouble
et l’importance de la précarité, aucun lien direct pouvant expliquer cette corrélation
n’a été décrit. L’objectif de cette étude est de connaître l’influence de la précarité
dans les troubles de l’érection ainsi qu’évaluer le coût des traitements dans leurs
prises en charge. Méthode : Analyse par théorisation ancrée, d’entretiens individuels
compréhensifs réalisés auprès de patients de plus de 45 ans, ayant des troubles de
l’érection. Le recrutement s’est fait auprès de médecins généralistes des Hauts de
France. L’analyse ainsi que la triangulation ont été réalisées à l’aide du logiciel
Nvivo 10. Résultats : Les patients décrivaient des mécanismes de conditionnement négatifs,
alimentant un cercle vicieux responsable d’un souffrance psychique et physique. Cette
souffrance semble être contrebalancée par la partenaire de vie, qui apporte un conditionnement
positif au patient, l’aidant à surmonter cette épreuve. Cette analyse montre l’intérêt
de prendre en charge ces dysfonctions érectiles, tout en intégrant la partenaire dans
le processus de soin. L’analyse des dysfonctions érectiles et de la précarité, ne
montre pas de lien direct entre les deux. Ceci est expliqué par un vécu « normal »
d’être précaire de la part des patients. Ainsi, les difficultés psycho sociales rencontrées
n’ont pas eu d’impact sur la sexualité des patients. On aurait pu penser que le coût
élevé des traitements pouvait représenter un frein. Finalement tous les patients rencontrés
étaient favorables à accepter un traitement. Ce coût est relayé au second plan suite
aux bénéfices apportés au retour d’une fonction érectile satisfaisante pour le couple.
Conclusion : Cette étude réaffirme l’intérêt de prendre en charge les dysfonctions
érectiles en médecine générale, d’autant plus au sein de cette population, chez laquelle
plusieurs praticiens pensent que la sexualité joue un rôle secondaire. Il serait intéressant
de parler plus précocement de cette pathologie multifactorielle, afin à la fois de
la prévenir, mais également de dépister les facteurs de risques cardiovasculaires
très présents dans cette population.;