Description : Introduction : Les études réalisées auprès des personnes transidentitaires mettent
en exergue un manque de sensibilisation à ces questions de la part du monde médical.
Pourtant les recommandations mettent en avant le rôle notamment du psychiatre dans
l’accompagnement des personnes transidentitaires. Or comment faire entre l’absence
de formation dédiée, les nouvelles définitions du genre, nos croyances et nos représentations
propres pour rencontrer et accompagner les personnes transidentitaires ? Matériel
et Méthode : L’étude des représentations, des psychiatres, de la transidentité se
fait via un questionnaire diffusé par mail par le biais de la F2RSM aux psychiatres
du Nord et du Pas-de-Calais. L’objectif principal est l’exploration des représentations
de la transidentité à travers différentes thématiques (la pratique clinique notamment,
des questions plus sociétales également). Les objectifs secondaires sont d’évaluer
l’aisance des praticiens à accompagner les personnes transidentitaires et les facteurs
pouvant influencer cette aisance et enfin les facteurs pouvant modifier les représentations.
Résultats : 114 réponses ont été obtenues en quelques semaines de diffusion. Une grande
majorité des praticiens ont déjà rencontré au moins un patient concerné (78,9% au
moins un patient, 7.9% plus de 10). Ainsi la transidentité ne semble pas être un phénomène
rare. La transidentité reste associée pour une poignée de praticiens à la psychose
mais également à l’homosexualité. Par ailleurs pour 11.4% des psychiatres, la transidentité
et la dysphorie de genre ne seraient pas associées à une majoration du risque suicidaire.
Pour 55.3% des praticiens, la transidentité serait plus de l’ordre de la consultation
spécialisée. Par ailleurs l’aisance des praticiens à prendre soins ces patients semblent
fonction de leur formation sur cette thématique. Cependant moins de 20 psychiatres
de l’échantillon ont eu de formation sur cette thématique. Conclusion : l’histoire
commune de la psychiatrie et de la transidentité demeure un frein important pour les
personnes transidentitaires à accéder aux soins en santé mentale. Par ailleurs la
méconnaissance des questions d’identités, de genre par les psychiatres peut rendre
difficile la prise en soins de ces personnes, au risque de ne pas leurs apporter les
soins nécessaires. La sensibilisation des psychiatres à la thématique de la transidentité
semble être une priorité, au vu de la grande vulnérabilité connue des personnes transidentitaires.;