Description : l’automédication est une pratique en plein essor chez les femmes enceintes. Cependant
elle n’est pas dénuée de risques pendant la grossesse. Cette étude prospective, multicentrique
réalisée auprès de 103 femmes enceintes se propose de rechercher les motifs les incitant
à s’automédiquer et de décrire leur connaissance au sujet de l’automédication. Objectifs
: déterminer les motifs incitant les femmes enceintes à s’automédiquer pendant la
grossesse, identifier les médicaments consommés et leurs posologies et décrire le
type de population concerné. Décrire l’état des connaissances des femmes enceintes
concernant l’automédication pendant la grossesse, identifier les principales sources
d’informations et recenser les informations reçues par les professionnels de santé.
Matériels et méthode : des questionnaires ont été distribués dans les services de
consultations prénatales pendant deux mois au sein des CHU Nord et Conception, de
l’hôpital privé Beauregard et au sein de deux cabinets libéraux. Résultats : 58,3%
des femmes interrogées se sont automédiquées pendant la grossesse. Seul le niveau
d’étude a été associé de façon significative à un recours à l’automédication plus
élevé pendant la grossesse (p 0,047). Les femmes enceintes ont affirmé s’automédiquer
essentiellement par reconnaissance des symptômes et des moyens de les soigner et secondairement
par manque de temps pour consulter un professionnel de santé. Les médicaments consommés
appartenaient essentiellement, à la classe des antalgiques et des médicaments de gastro-entérologie
(les antiacides par exemple). Ces derniers ont été consommés aux posologies usuelles
mais la durée de prise du traitement n’a pas été précisée. Les femmes enceintes déclarent
demander conseil au pharmacien ou à un proche et consulter des informations supplémentaires
en lisant la notice ou en les recherchant sur internet lorsqu’elles décident de s’automédiquer.
Enfin, 44,6% des femmes interrogées ont déclaré ne pas avoir reçues d’informations
sur l’automédication pendant la grossesse par les professionnels de santé. Conclusion
: la fréquence des femmes enceintes s’automédiquant est supérieur e à celles retrouvées
dans les études antérieures. La prévalence de l’automédication ne cesse d’augmenter
chez les femmes enceintes. Il semble donc nécessaire que les professionnels de santé
soient sensibilisés à la nécessité de diffuser une information sur le recours à l’automédication
pendant la grossesse afin que celle-ci soit totalement sécurisée.;