Quand la naissance côtoie la mort : aspects de l’accompagnement et des modalités de
rencontre entre la mère et son enfant susceptibles d’influencer le vécu et la santé
psychologique maternelle, à partir d’une revue de la littérature - CISMeF
Quand la naissance côtoie la mort : aspects de l’accompagnement et des modalités de
rencontre entre la mère et son enfant susceptibles d’influencer le vécu et la santé
psychologique maternelle, à partir d’une revue de la littératureDocument
Titre : Quand la naissance côtoie la mort : aspects de l’accompagnement et des modalités de
rencontre entre la mère et son enfant susceptibles d’influencer le vécu et la santé
psychologique maternelle, à partir d’une revue de la littérature;
Description : Objectif : apprécier les effets du contact entre la mère et son enfant mort-né en
salle naissance, ainsi que de son accompagnement par le personnel soignant, sur le
vécu et la santé psychique maternelle (anxiété, dépression, syndrome de stress post-traumatique
(SSPT)). Méthode : revue de la littérature basée sur l’analyse critique de dix-neuf
articles, quinze quantitatifs et quatre qualitatifs. Résultats : malgré les divers
biais et limites retrouvés lors de l’analyse des études, plusieurs concepts pertinents
pour notre pratique ont été mis en avant. L’attitude du personnel soignant est susceptible
d’influencer le vécu et les choix maternels. Voir l’enfant, passer du temps avec lui,
avoir et partager ses souvenirs semblent avoir un impact positif sur les symptômes
psychiques maternels. Cependant, pour l’anxiété, cet effet tend à devenir réversible
lors d’une grossesse ultérieure et peut conduire à une augmentation des SSPT à une
année post-partum et jusqu’à sept ans après. Lors de l’accouchement, le fait de présenter
l’enfant mort-né à la mère sans choix préalable diminue la peur et les symptômes de
dépression, en comparaison avec les mères ayant dû faire un choix ou celles dont le
souhait été déjà connu. Ne pas voir l’enfant et/ou ne pas le voir autant de temps
que souhaité par les mères augmente de deux fois le risque d’anxiété et jusqu’à sept
fois le risque de dépression maternelle. Le fait de porter l’enfant est associé à
deux fois plus d’anxiété et une augmentation des symptômes de stress post-traumatiques.
La plupart des études ayant étudié le vécu maternel rapportent une grande satisfaction
lors du contact avec leur enfant, mais aussi l’expression d’« opportunités manqués
», de regrets, chez les mères n’ayant pas eu de contact avec leur enfant. La vision
du corps mort de l’enfant se retrouve être source de peur et d’appréhension pour certaines.
Plusieurs facteurs comme l’âge, la gestité future, le temps depuis la mortinaissance
ou encore la parité sont susceptibles d’impacter les résultats sur la santé psychique
maternelle. Conclusion : aucune preuve évidente de l'impact du contact, en particulier
tactile, avec l'enfant mort-né n’a été retrouvée sur la santé mentale maternelle.
Nos résultats rejoignent les études qualitatives qui soulignent la satisfaction maternelle
lors de cette rencontre. L’accompagnement par les soignants, la façon dont l’enfant
est présenté à la mère et l’aspect corporel de l’enfant se retrouvent être des facteurs
qui nécessitent d’être étudiés de manière plus adéquate. Des recherches supplémentaires
dans ce domaine sont nécessaires afin de proposer des pistes d’action et de réflexion
sur l’accompagnement de ce contact par le personnel soignant.;