Description : Introduction : Depuis l'apparition du concept du Damage Control Resuscitation, il
a été observé une tendance à la diminution du volume de remplissage pré-hospitalier.
Les dernières recommandations françaises datant de février 2015 recommandent une hypotension
permissive chez les patients traumatisés grave en l'absence de traumatisme crânien
avec un objectif de PAS entre 80 et 90 mmHg et de PAM entre 60 et 65 mmHg. Mais à
ce jour aucune étude n'a évalué la pratique de cette hypotension permissive en pré-hospitalier.
Notre objectif était d'évaluer les pratiques concernant l'hypotension permissive et
le Damage Control en pré-hospitalier au SAMU de Nantes. Méthode : Il s'agit d'une
étude rétrospective incluant tous les patients traumatisés graves présentant au moins
un épisode hypotensif 90 mmHg et pris en charge par le SMUR de Nantes entre février
2015 et avril 2018. Les patients présentant un traumatisme crânien ou médullaire étaient
exclus. Résultats : Soixante-seize patients ont été inclus sur 39 mois. Le temps médian
de prise en charge sur place était de 37 minutes. Le score ISS médian était de 19.
L'objectif tensionnel à l'admission à l'hôpital était atteint chez 13% des patients.
Le remplissage respectait les cibles tensionnelles chez 21% des patients permettant
une diminution significative du volume administré en pré-hospitalier de 500ml. La
dose d'entretien en vasopresseurs était diminuée chez 27% des patients lorsque la
PAS était supérieure aux objectifs. L'hypotension permissive n'était pas davantage
respectée au fils des années. Le score ISS, l'expérience du médecin, le type ou le
temps de transport n'était pas significativement associés au respect de l'hypotension
permissive. La mortalité à 24 heures et 30 jours était respectivement de 3% et 7%.
Seul l'index de choc 0.9 et le score ISS 15 augmentaient significativement le
risque transfusionnel. Conclusion : Nos pratiques actuelles respectent peu l'hypotension
permissive. La réalisation d'un protocole local avec un remplissage à faible volume
permettrait de favoriser l'adhésion aux recommandations. L'installation d'un registre
des traumatisés graves permettrait de suivre l'évolution des pratiques dans le temps.;