Description : La pratique du jeûne est connue et utilisée depuis des décennies dans le monde notamment
en Russie, aux Etats-Unis et en Allemagne. En France cette méthode est peu connue
et non pratiquée par le corps médical, ce dernier étant de plus en plus amené à s'intéresser
et à s'interroger aux potentiels bienfaits du jeûne devant un nombre grandissant de
patients demandeurs d'informations. Des modèles animaux ont montré que les méthodes
de jeûne améliorent la longévité et diminuent le risque de maladies cardiovasculaires
à long terme. Trois phases de jeûne ont été mis en évidence dans le règne animal et
les études à l'échelle humaine ont commencé et méritent d'être poursuivies et approfondies
quant aux bienfaits du jeûne dans certaines thérapies. L'objectif de cette étude est
de faire un état des lieux de la recherche scientifique afin d'étudier les effets
bénéfiques et les contre-indications du jeûne en se basant sur ce qui a été mis en
évidence dans le règne animal et d'ouvrir des perspectives d'études chez l'homme pour
confirmer les résultats trouvés et permettre l'élaboration future de recommandations,
voire d'un véritable guide thérapeutique pour les médecins, toutes spécialités confondues.
Il s'agit d'une revue de la littérature. La recherche bibliographie a débuté en hiver
2016 et s'est achevée le 01 juin 2018. L'étude du jeûne à visée politique, religieux
et pré-thérapeutique a été exclue de la recherche bibliographique. Les trois phases
du jeûne ont été mis en évidence dans le règne animal mais cela n'a pas été complètement
étudié chez l'homme. Les résultats montrent une épargne protéique pendant la phase
2 du jeûne grâce à un mécanisme d'adaptation métabolique du corps et convergent vers
une diminution des marqueurs de risques cardiovasculaires, notamment chez des patients
obèses, que ce soit pour le jeûne intermittent ou prolongé. Par ailleurs, un effet
synergique du jeûne et de la chimiothérapie montre une amélioration de la survie des
animaux, la diminution des effets indésirables et une réduction de la masse tumorale.
Le bénéfice le plus pertinent du jeûne prolongé apparaît être la réduction du risque
cardiovasculaire. Il a été montré sur des modèles animaux une épargne protéique proportionnelle
aux réserves lipidiques. On la retrouve chez l'homme. Un meilleur suivi de la composition
corporelle est particulièrement important pour évaluer l'intérêt potentiel de l'effet
thérapeutique adjuvant du jeûne en association avec les thérapies existantes telles
que la chimiothérapie et la radiothérapie, ou en prévention après les traitements
anticancéreux comme le jeûne nocturne, ainsi que son intérêt potentiel pour réduire
leurs effets indésirables, plus particulièrement chez ces patients à risque de cachexie.
Une des priorités scientifiques est de poursuivre les recherches visant à déterminer
dans quelle mesure le jeûne pourrait avoir un effet protecteur sur les cellules saines
au cours d'une chimiothérapie. Enfin, les médecins doivent mettre en garde les patients
contre les risques que le jeûne fait encourir en cas de cachexie;