Description : Objectif : faire l’état des lieux des aspirations universitaires des internes et identifier
les obstacles limitant les femmes à s’engager dans une carrière hospitalo-universitaire,
parmi l’ensemble des internes en Gynécologie Obstétrique formés à Paris, en France.
Méthode : nous avons utilisé des méthodes mixtes, avec une première partie quantitative
(enquête transversale déclarative concernant tous les internes), une deuxième qualitative
(entretiens semi-directifs auprès d’internes femmes), puis une analyse par approche
complémentaire (mêlant les résultats des deux premiers volets de l’étude). Résultats
: 204 internes (sur 309)ont répondu au questionnaire, puis huit entretiens ont été
réalisés. 13% des femmes envisageaient une carrière hospitalo-universitaire contre
27% des hommes (p 0,01) - sans différence concernant les caractéristiques sociodémographiques
ou les pré-requis nécessaires à l’accomplissement d’une carrière universitaire entre
les deux groupes. L’analyse globale a permis de déterminer comme obstacles à l’engagement
dans une carrière universitaire des femmes : des stéréotypes de genre qui perdurent
et produisent du sexisme ordinaire, une non-identification aux « role models » qui
sont dans la grande majorité masculins, un manque de mentor, un idéal d’excellence
dans toutes les composantes de la profession (clinique, enseignement, recherche, management)
difficilement atteignable, une autocensure et un doute bien plus important que les
hommes dans leurs capacités à accomplir ce type de carrière, des normes organisationnelles
encore très masculines du métier d’universitaire qui leur paraissent peu compatibles
avec leur « vie réelle » et leur aspiration à un équilibre entre vie personnelle et
vie professionnelle, des discriminations ressenties (notamment lors des maternités)
et une égalité homme-femme dans la sphère domestique et familiale loin d’être atteinte.
Conclusion : les femmes déclarent deux fois moins souvent vouloir être hospitalo-universitaire
que les hommes. Les universitaires en France sont les véritables leaders de la spécialité.
Il est logique que les femmes, qui ont intégré massivement le versant clinique du
métier de gynécologue obstétricien, soient présentes dans son versant académique.
Ce travail nous a permis d’identifier de nombreux obstacles à l’engagement des femmes
dans une carrière universitaire et d’élaborer des pistes de réflexion afin de les
surmonter.;