Description : Introduction : 7% des enfants de 3 ans et demi ont un déficit du développement du
langage oral. L’objectif principal de ce travail était d’identifier les parcours de
soins du dépistage des troubles spécifiques du langage oral chez l’enfant dans les
départements des Hautes-Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence. L’objectif secondaire
était de déterminer les circonstances de ce dépistage. Matériel et méthodes : nous
avons réalisé une enquête de pratique. Deux types de questionnaires ont été envoyés,
d’une part à des orthophonistes exerçant dans les Hautes-Alpes, et d’autre part à
des médecins généralistes exerçant dans les Hautes-Alpes et les Alpes-de-Haute-Provence.
Résultats : le taux de réponse a été de 54,5% pour les orthophonistes et de 91,3%
pour les médecins généralistes. Selon les orthophonistes, les enseignants repèrent
en premier les troubles du langage oral chez l’enfant (43,2%), suivis de l’entourage
de l’enfant (27%), puis des médecins des centres de Protection Maternelle et Infantile
(16,2%). Selon les médecins généralistes, ceux qui repèrent en premier les troubles
du langage sont souvent les enseignants (66,7%), et de temps en temps l’entourage
(42,9%). Les orthophonistes rapportent que ceux qui réalisent les tests de dépistage
des troubles du langage sont en majorité les médecins des centres de PMI (32,4%),
puis les médecins scolaires (23,5%). Pour dépister les troubles du langage, 76,2%
des médecins généralistes n’utilisent pas de test validé ou ne le font pas lors d’une
consultation dédiée. La prescription médicale est souvent faite par les médecins généralistes
(77,8%). Discussion : notre étude a montré que ce sont les enseignants qui repèrent
le plus souvent les troubles du langage chez l’enfant. Ils orientent ensuite l’enfant
vers les médecins généralistes, acteurs-clés du dépistage. Les médecins généralistes
réorientent ensuite l’enfant si nécessaire vers les professionnels de santé indiqués,
pour permettre un diagnostic précis et une prise en charge adaptée et personnalisée.
Les médecins généralistes utilisent peu les tests de dépistages recommandés par la
Haute Autorité de Santé (HAS). Il faut replacer le médecin généraliste au centre du
parcours de soins concernant le dépistage et la prise en charge des troubles du langage
chez l’enfant, en raison de la place importante qu’il occupe dans le suivi du développement
de l’enfant, et de son statut de professionnel de santé de premier recours.;