Description : L’ONVF a mené, en 2013, une étude inédite et fondatrice sur la fin de vie en EHPAD,
où meurent 90000 personnes âgées chaque année. C’est un enjeu majeur économique et
de Santé publique. 85 % des français veulent mourir à domicile (IFOP 2016) ; or, 57
% décèdent en établissements de santé (INSEE, 2014). Il existe des outils ressources,
comme les équipes mobiles de soins palliatifs (EMSP), qui interviennent en fin de
vie. Devant ce constat, nous nous sommes intéressées, par une étude quantitative rétrospective
sur l’année 2016, à la pertinence des EMSP, à disposition des médecins coordonnateurs
de formation généraliste, dans la prise en charge des résidents en fin de vie dans
les EHPAD marseillais. Nous avons interrogé par questionnaire en ligne les médecins
coordonnateurs des 67 EHPAD, dans Marseille intra-muros. L’objectif principal est
de montrer l’influence du recours aux EMSP sur le lieu de décès du patient institutionnalisé,
en fin de vie, en évitant un transfert aux Urgences. Les objectifs secondaires sont
pluriels. Il s’agissait notamment de mettre en évidence les liens entre EHPAD conventionnés,
formation des soignants/médecins coordonnateurs sur la sollicitation des EMSP. De
montrer les liens entre les motifs de sollicitation des EMSP et la formation des soignants/médecins
sur le lieu de décès. Des analyses uni-variées avec test Anova, Khi2 et Test exact
de Fisher ont été menées, (p significatif 0,05). Le taux de participation était de
23%. Le taux moyen de décès attendus sur site était plus élevé si les EHPAD sollicitaient
les EMSP (87,3 /-29,4 [15-100]), non significativement (p 0,759) (Tableau1) Parmi
les EHPAD conventionnés, 100% des médecins coordonnateurs étaient formés en soins
palliatifs, significativement (p 0,033). Plus les médecins coordonnateurs étaient
formés, plus ils sollicitaient les EMSP, à l’inverse des soignants, (p 0,545) (Tableaux
8,4 a.b) A l’inverse des médecins coordonnateurs et traitants, le taux moyen de décès
attendus sur site était plus élevé si les soignants des EHPAD étaient formés en soins
palliatifs (89,6% /-14,6 [56-100]), (p 0,406). (Tableau 1) Le taux moyen de décès
attendus sur site était plus élevé lorsque les EHPAD sollicitaient les EMSP pour la
gestion des familles (96,7 /-5,77 [90-100]) et le taux moyen de décès attendus sur
site était plus élevé lorsque les EHPAD sollicitaient les outils ressources pour gérer
les évènements aigus (88,5 /-16,3[77-100]), non significativement (p 0,851). (Tableau
4) Pour conclure, malgré le faible effectif, les EMSP sont pertinentes en matière
de fin de vie. Un EHPAD conventionné a plus recours aux EMSP, les soignants et les
médecins sont plus formés. Plus les médecins sont sensibilisés, plus ils solliciteront
les EMSP. Plus les soignants sont formés, plus ils seront autonomes sur les questions
de fin de vie. La direction est peu impliquée. Pour éviter des transferts onéreux,
et plus globalement, se réapproprier le concept de Mort dans notre société, il faudrait
redonner un axe prioritaire aux soins palliatifs, en accord avec la certification
V2014. Prévoir une ligne budgétaire dédiée, avec des effectifs suffisants et un infirmier
de nuit, une quatorzième mission à visée palliative pour le médecin coordonnateur,
un critère HAS de certification EMSP-EHPAD et renforcer les ressources des EMSP et
les outils d’aide à la décision en situations aiguës.;