Description : les cancers infiltrants essaiment en permanence des cellules tumorales dans l'organisme
et il devient difficile de parler en 2006 de cancer localisé. Dès lors, on peut s'interroger
sur la place de la chirurgie d'exérèse qui n'est jamais qu'un traitement localisé
dans l'espace et le temps. De plus, il est démontré que l'essaimage tumoral augmente
au moment de la chirurgie, que l'immunodépression postopératoire passagère favorise
l'implantation et la croissance tumorale et que la cicatrisation se fait par le biais
de facteurs de croissance qui stimulent aussi la croissance tumorale. En dépit de
cela, la chirurgie oncologique garde une place importante en réalisant une réduction
tumorale massive qui facilitera l'action des traitements adjuvants, en faisant l'exérèse
des sanctuaires vasculaires que représentent le centre de toute masse tumorale importante,
et parce que c'est une force de frappe très ponctuelle dans le temps et dans l'espace.
Le rôle de la chirurgie oncologique doit s'intégrer dans une nouvelle vision de la
biologie des cancers et doit prendre en compte les avancées technologiques en matière
d'imagerie fonctionnelle, de génomique et de protéomique. Elle n'est plus que l'un
des composants du traitement multidisciplinaire des cancers et ses modalités et son
timing doivent être reconsidérés. Enfin, à la lumière des avancées technologiques
futures, il nous appartient de réfléchir à ses modalités futures.;