Description : La lombalgie est une douleur fréquente durant la grossesse. En effet, elle se présente
chez environ 45% des femmes. De plus, pour environ 25% d'entre elles, cette douleur
se prolongera durant la période du post-partum. Souvent considérée comme faisant partie
des petits maux de la grossesse, rappelant le mal joli des anciens, elle apparait
en tout cas comme un symptôme mineur pour la majorité des consultants. Diverses étiologies
sont connues dont certaines sont d'ordre psychosocial. L'objectif de cette étude est
d'étudier la gestion des lombalgies. Dans un premier temps sont évalués les modes
de prévention de cette atteinte spinale. Puis nous avons analysé le taux et la qualité
de la prise en charge des lombalgies chez la femme enceinte. Enfin, une évaluation
de l'efficacité des solutions proposées est présentée. Une étude prospective a été
menée à partir de 196 questionnaires distribués aux femmes enceintes dans 3 maternités
parisiennes de différents types (type 1, 2 et 3) et de statuts différents (privé,
public). Cette étude a démontré que toutes les femmes lombalgiques durant la grossesse
ne bénéficiaient pas d'une prise en charge de la douleur, et ce, indépendamment du
type de maternité. En effet, aucune différence significative n'est ressortie dans
la comparaison des taux de traitements dans ces trois maternités. Cependant, en comparant
les résultats selon le statut de la maternité, nous avons pu constater que la proportion
de femmes signalant leur mal et bénéficiant d'une prise en charge était significativement
plus élevée dans la maternité privée. L'existence de moyens de prévention efficaces
et simples pour lutter contre la survenue de ces lombalgies ont été mis en évidence.
Les patientes suivies en type 1 connaissaient un taux de prévention significativement
plus élevé que celles suivies en type 2 (X² 6,45, significatif à 5%, a 5%) et 3 (X²
9,9% significatif à 1%). Ce constat était le même lorsqu'on comparait maternité publique
et privée. D'autre part, l'étude révélait que l'emploi des méthodes dites classiques
pour palier aux lombalgies était moins fréquent que l'emploi de la médecine alternative
et complémentaire (37% vs 63%). Par ailleurs, la médecine alternative s'avérait être
plus efficace que la médecine classique. Cette dernière n'était responsable d'une
diminution de l'EN que dans 37,7% des cas. Au vu de nos résultats et des données de
la littérature exposés dans ce travail, nous pouvons suggérer de rendre la prévention
de la lombalgie systématique. La sage-femme apparaît alors comme un acteur principal
de cette prévention par le biais des séances de préparation à la naissance, les consultations
prénatales, l'entretien du 4ème mois. De plus, l'information des patientes comme des
soignants sur les moyens thérapeutiques existants semble capital afin d'obtenir un
suivi complet et efficace des femmes enceintes.;