Description : Objectifs : 1) Evaluer la prise en charge tabacologique des femmes enceintes par les
professionnels médicaux libéraux exerçant sur la ville d'Angers en appréciant la proportion
des praticiens à : prodiguer le conseil minimal, évoquer le tabagisme passif, apporter
aux patientes une information de qualité lors des consultations, informer les patientes
enceintes fumeuses de l'existence de consultations tabacologiques, ressentir des difficultés
à aborder le thème du tabac ; 2) Comparer les praticiens médicaux, accompagnant la
femme enceinte, selon les spécialités. Population analysée et méthode : Il s'agit
d'une enquête descriptive et comparative via un auto-questionnaire. Le questionnaire
exploite un échantillon de 98 médecins généralistes, 15 gynécologues-obstétriciens
et 9 sages-femmes. L'enquête s'est déroulée du 1er juillet au 1er octobre 2009. Résultats
: Le taux de réponse au questionnaire est de 67,9%. Parmi les praticiens médicaux,
8,3% sont fumeurs et 27,3% sont ex-fumeurs. Le conseil minimal est correctement pratiqué
par 39,2% des médecins, 66,7% des gynécologues et 88,9% des sages- femmes soit 46,3%
de l'ensemble des praticiens. 47,9% des praticiens n'interrogent pas sur la consommation
de cannabis. 68,6% des praticiens ne demandent pas le statut tabagique du conjoint
lorsque la femme fume et ils sont 33,9% à ne pas le demander lorsque la femme ne fume
pas. 30,6% des praticiens disposent de brochures informatives. Lorsqu'ils en disposent,
ils sont 32,4% à le remettre en main propre. 61,2% des professionnels n'informent
pas de l'existence de consultation tabacologique. 24,8% des praticiens éprouvent des
difficultés à parler du tabac, le manque de temps est évoqué par 14,8% des répondants.
30,6% des praticiens ressentent un malaise à parler du tabac à une femme enceinte.
Le sentiment de culpabilité est mis en avant par 18,9% d'entre eux. Discussion et
conclusion : La prise en charge du tabagisme chez une femme enceinte reste insuffisante.
Nous constatons néanmoins une amélioration des pratiques. L'identification du statut
tabagique de la femme est réalisée mais le conseil minimal n'est pas prodigué. L'usage
du cannabis n'est pas recherché. Le tabagisme passif n'est pas identifié et ses risques
ne sont pas exposés à la patiente. La mise à disposition de brochures est peu réalisée
parmi les médecins et les gynécologues. L'information sur l'existence de consultation
tabacologique fait défaut chez les médecins. Une formation identique à celle des sages-femmes
permettrait d'améliorer les pratiques de tous les praticiens. Cette étude peut permettre
à l'Unité de Coordination de Tabacologie du CHU d'Angers de proposer des formations
plus ciblées aux différentes spécialités médicales.;