Description : Au cours des dernières décennies, les enfants ont eu de moins en moins d’opportunités
de se livrer à des jeux libres, à cause de la multiplication des activités structurées
(par ex., les activités sportives ou les cours de musique ou de danse) et d’une intolérance
croissante envers tout ce qui pourrait être interprété comme de l’agressivité. Comme
elles entraînent un risque de blessure accidentelle ou sont perçues comme des opportunités
de contact violent, les activités ludiques turbulentes (ALT) – qui impliquent par
exemple de se pourchasser, de se bagarrer ou de se chamailler – constituent la forme
de jeu la plus sévèrement réprimée. On estime qu’à l’époque où les ALT n’étaient pas
restreintes, leur proportion dans les jeux libres des enfants, particulièrement ceux
des garçons, était d’environ 10 %. Étant donné les préoccupations actuelles à l’égard
de la sécurité des enfants et leur participation dorénavant relativement rare à des
ALT, il pourrait sembler sensé de bannir ces activités de leur vie. Cependant, un
nombre croissant d’études expérimentales menées avec des animaux de laboratoire suggèrent
que l’élimination des ALT pourrait être contre-productive. Ces activités offrent aux
jeunes animaux l’opportunité d’ajuster précisément leur comportement envers leurs
pairs en fonction du contexte, ce qui modifie les mécanismes cérébraux qui sous-tendent
leurs habiletés sociales.;