Description : Dans un contexte de reprise de la circulation du virus du chikungunya (CHIKV) depuis
l’été 2024 sur l’île de La Réunion, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) émet
des recommandations pour la sécurisation des produits issus du corps humain vis-à-vis
de cet agent en période épidémique. Après une prise en compte des éléments de contexte
et des recommandations internationales, en particulier celles formulées par le Centre
Européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) à la suite de l’épidémie
de CHIKV survenue en Italie en 2017, le HCSP recommande pour les produits sanguins
provenant de donneurs séjournant ou provenant de zones où des cas actifs de chikungunya
sont identifiés, soit une exclusion temporaire des donneurs de 28 jours au retour
du séjour, soit un dépistage génomique de CHIKV au niveau sanguin. Pour les candidats
au don d’organes, de tissus ou de cellules, il recommande de réaliser en parallèle,
si possible en amont de la greffe, un test recherchant l’ARN de CHIKV (associé éventuellement
à d’autres tests génomiques en cas de co-circulation de plusieurs arbovirus) et une
détermination sérologique des anticorps anti-CHIKV de classe IgM. Des algorithmes
décisionnels sont disponibles concernant les dons d’organes de personnes vivantes
et décédées. Pour les dons de gamètes en période épidémique avérée, les donneurs ou
donneuses sont soit récusés, soit soumis à un test génomique CHIKV. Pour l’ensemble
des produits issus du corps humain, le HCSP recommande de prendre en compte la balance
bénéfice-risque pour le patient compte tenu du fait qu’aucun cas de transmission de
CHIKV n’a été rapporté à ce jour dans les suites de l’administration d’un quelconque
produit provenant d’un sujet infecté par CHIKV. Enfin, il rappelle que les candidats
au don de sang, d’organes, de tissus ou de cellules ayant été vaccinés avec un vaccin
vivant atténué anti-CHIKV sont récusés pour une période de 4 semaines suivant la date
de la vaccination.;