Description : Pour la plupart des personnes, le genre qui leur a été assigné à la naissance sur
la base de leurs caractères sexuels*1 externes correspond à l'identité de genre* qu'elles
ressentent subjectivement : elles se sentent garçon/homme ou fille/femme et sont également
perçues comme tel par les autres. Cependant, pour certaines personnes, il en va autrement.
Elles ressentent le genre que les autres leur assignent comme étranger, erroné ou
inadapté. Cette discordance entre le genre assigné par le milieu social et l'identité
de genre subjective d'une personne est appelée incongruence de genre*. Le nombre de
personnes concernées en Suisse n'est pas connu. Il n'existe pas de statistiques officielles
sur l'identité de genre de la population résidant en Suisse et les estimations issues
des sondages varient fortement en fonction de la méthodologie, du groupe d'âge ciblé
et du moment de la collecte de données. Lors d'une enquête représentative réalisée
par Sotomo en 2021 sur le thème « Genre et identité » en Suisse, 5 % des personnes
interrogées ont indiqué qu'elles se sentaient appartenir plutôt à l'autre genre (binaire)
que celui assigné à la naissance et 0,4 % ont décrit leur identité de genre comme
non-binaire*, c'est-à-dire ni (exclusivement) féminine ni (exclusivement) masculine
(Sotomo 2021). Pour faire face aux défis spécifiques qui peuvent être liés à l'incongruence
de genre, de plus en plus de personnes concernées se tournent vers la médecine. Chez
les enfants présentant une incongruence de genre durable, la souffrance qui peut en
résulter, appelée dysphorie de genre*, s'intensifie typiquement au début de la puberté
(Medico et al. 2020). C'est pourquoi les personnes qui demandent de l'aide médicale
sont souvent encore mineures (Sun et al. 2023).;