Description : Introduction – Une majorité des personnes découvrant leur infection au VIH en France
en 2022 étaient nées à l’étranger, mais des études antérieures ont suggéré qu’une
part importante de ces infections ont lieu après la migration. Méthodes – Dans cette
étude, nous avons appliqué un modèle mathématique aux données de la déclaration obligatoire
(DO) du VIH en France, afin d’estimer la part des contaminations après l’arrivée en
France parmi les personnes nées à l’étranger découvrant leur séropositivité en France.
Nous avons estimé cette proportion annuellement entre 2012 et 2022 en fonction du
mode de contamination, du lieu de naissance et de la région de domicile. Résultats
– Globalement, nous estimons que 45% des personnes nées à l’étranger et découvrant
leur séropositivité en France ont été contaminées après leur arrivée. Cette proportion
est plus faible chez les personnes contaminées par rapports hétérosexuels (environ
40-45% selon l’année du diagnostic) et celles nées en Afrique subsaharienne (environ
40%). Elle est plus élevée chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des
hommes (environ 60%) et chez les personnes nées dans des zones géographiques autres
que l’Afrique subsaharienne, les Amériques ou l’Europe (environ 65%). Les régions
de domicile où cette proportion était la plus élevée en 2022 sont la Guadeloupe/Saint-Barthélemy/Saint-Martin
(65%), la Guyane (51%), et l’Île-de France (50%). Discussion – Près de la moitié des
personnes nées à l’étranger et découvrant leur séropositivité en France ont été contaminées
après leur arrivée sur le territoire national. Cette proportion varie selon le mode
de contamination, le pays d’origine et la région de domicile. Ces estimations pourraient
permettre une approche plus adaptée de la prévention et de la prise en charge du VIH
chez les personnes nées à l’étranger.;