Description : Contexte : Notre société vit actuellement une transformation numérique touchant tous
les domaines, dont l’un des aspects est l’émergence d’objets connectés permettant
de mesurer de nombreux paramètres et de les transmettre à distance. Dans notre domaine,
ces « Objets Connectés en santé » (OCs) permettent la surveillance de paramètres physiologiques
en temps réel comme le pouls ou l’activité physique. Ils semblent utilisés par une
proportion croissante de Français, même si leur qualité n’est pas encore labellisée
par un tiers de confiance, et qu’existent de nombreux freins comme leur coût ou leur
facilité d’utilisation. Cette nouvelle pratique marque un tournant dans l’autonomisation
des patients autour du recueil de leurs propres données de santé, et pourrait contribuer
à la surveillance de leur état par les professionnels du soin. Cependant, en dehors
de centres expérimentaux, l’utilisation des OCs ne semble pas encore avoir été étudiée
à ce jour dans une pratique « classique » de médecine ambulatoire. Objectif : Étude
de l’utilisation d’objets connectés en santé par les patients d’une MSP Parisienne
en 2023. Analyse des freins, motivations et conséquences ressenties. Tentative de
définition de profils d’utilisateurs. Méthode : Nous avons réalisé une étude monocentrique
descriptive prospective dans laquelle ont été inclus tous les patients majeurs ayant
consulté physiquement à la Maison de Santé Fontarabie (Paris 20e) du 30/01/2023 au
03/02/2023 et ayant accepté de participer. Les données ont été recueillies sur un
questionnaire en ligne à scénarios multiples, accessible via un « QR code » sur les
téléphones des patients ou sur une tablette (fournie en salle d’attente). Résultats
: Sur les 185 patients inclus, un quart environ (49 patients) possédait un OCs, le
plus fréquemment une montre connectée, loin devant les autres existants (balance,
tensiomètre etc). La mesure de l’activité physique était le paramètre de santé le
plus fréquemment recherché (¾ des patients), suivi par la fréquence cardiaque (55.1%)
et le poids (49%). La catégorie socio-professionnelle la plus représentée parmi les
49 utilisateurs d’OCs était celle des « cadres et professions intellectuelles supérieures
» (54.2%). Près de la moitié (46.9%) des utilisateurs d’OCs ont estimé que cette utilisation
a modifié leur rapport à leur santé, avec des effets exclusivement positifs ressentis
dans 25% des cas. 55.1% des patients ont déclaré obtenir des récompenses numériques,
considérées comme un encouragement à poursuivre leurs efforts par une nette majorité
d’utilisateurs (85.2%). La recherche de « bien-être » est souvent intervenue dans
la décision d’achat d’un OCs, et notamment celle de « mieux se connaître soi-même
» et de « pouvoir évaluer ses progrès en santé ». [...];